Nadine Cerf-Bensussan, dès les années 1980, se passionne pour l’étude de l’intestin et du microbiote intestinal, à une époque où ces domaines ne captivaient pas particulièrement la communauté de recherche. Elle était convaincue de l’importance vitale du rôle de cet organe et de son microbiote, principalement composé de bactéries, dans notre corps. Elle insiste sur le fait que cet organe, d’une surface comprise entre 35 et 70 mètres carrés, est notre principal moyen de communication avec l’environnement.
Vers la fin de l’année 2023, elle a été honorée par le grand prix Inserm. Elle ne s’attendait pas du tout à cette récompense. Lorsque le président de l’Inserm, Didier Samuel, l’a appelée, elle pensait qu’il allait lui demander de céder la place. Cependant, elle a vu cette distinction non seulement comme une reconnaissance de ses recherches, mais aussi comme une récompense pour son équipe. Elle a même plaisanté en disant que c’était comme si c’était l’intestin qui avait été récompensé. Bien qu’elle ait déjà reçu le prix recherche Inserm en 2014, elle pensait que c’était suffisant, en faisant preuve d’une grande humilité.
Alain Fischer, président de l’Académie des sciences, qui a été son mentor, loue Nadine Cerf-Bensussan comme une chercheuse dévouée et passionnée par son travail. Il souligne que « Nadine avait raison dès le départ sur l’importance du système immunitaire en contact avec la muqueuse intestinale. Grâce à de nombreuses avancées, elle a apporté une contribution significative à ce domaine ».
Nadine a toujours cru au travail d’équipe.
Nadine Cerf-Bensussan, une chercheuse de 68 ans de l’Inserm, dirige le laboratoire d’immunité intestinale à l’Institut Imagine à Paris. Elle consacre ses recherches à décrypter les mystères du système immunitaire intestinal et des maladies intestinales, notamment la maladie coeliaque, une maladie auto-immune due à la consommation de gluten. Depuis 2016, elle dirige également le programme sur le microbiote de l’Inserm, qui se poursuit dans le cadre des programmes et équipements prioritaires de recherche, lancés par le gouvernement au titre du plan France 2030, sous l’égide de l’Inrae et l’Inserm. D’après Fabienne Charbit-Henrion, une membre de son équipe, aucun autre chercheur à travers le monde n’a une compréhension aussi complète de l’intestin. Cependant, Nadine reste une fervente défenseuse du travail en équipe.
Son intérêt pour ce domaine découle d’un accident de parcours. Elle a réalisé son premier stage hospitalier au département d’immunologie et d’hématologie dirigé par Claude Griscelli à l’hôpital Necker à Paris, où elle a rencontré des enfants souffrant de maladies immunitaires graves.
L’article continue, mais le reste est réservé aux abonnés.