La proposition de loi visant à minimiser l’empreinte écologique de l’industrie du textile a été unanimement adoptée en première lecture à l’Assemblée nationale le 14 mars. Ce texte, rédigé par la députée Anne-Cécile Violland de Haute-Savoie, a reçu une pluie d’éloges malgré sa brièveté et son manque de précision. Sept articles composent cette proposition, y compris des sanctions financières contre la fast fashion- la mode éphémère à bas prix largement alimentée par des produits importés avec un bilan carbone lamentable. Le texte prévoit également d’interdire sa publicité et d’instaurer un « malus » environnemental accrue pour rendre ses produits moins séduisants.
Des organismes de défense de l’environnement et l’industrie soutiennent ces mesures, ces dernières aspirant à augmenter la production malgré la crise qui frappe leur order book. Lors d’une matinée sur la mode durable le 4 mars, le ministre de la transition écologique, Christophe Béchu, avait exprimé son avis ouvertement anti-fast fashion, dont l’entreprise chinoise Shein est le leader.
Prospérant en France depuis 2013, Shein a su attirer des millions de clients avec sa vaste et colorée gamme de vêtements et accessoires à bas prix. Ces produits sont fabriqués en Chine par plus de 5000 fabricants et sont largement promus sur Internet. Chaque colis est expédié en France en quelques semaines, sans frais de douane ni frais de livraison pour les achats supérieurs à 39 euros.
Selon le Financial Times, entraver ce concurrent aux ventes estimées à près de 23 milliards de dollars (21,3 milliards d’euros) en 2022, pourrait fournir un soulagement bien nécessaire pour les commerçants opérant en France, un pays reconnu pour sa mode. Depuis les années 1990, des chaînes de distribution comme Etam, Promod et Celio tremblent devant la féroce concurrence de plusieurs géants de la mode européens tels que l’espagnol Inditex et sa marque Zara, le suédois H&M et l’irlandais Primark. Ces géants sont réputés pour leur mode abordable produite en Asie et vendue dans de grands magasins. La majorité des chaînes françaises ont suivi leur voie, adoptant des modèles similaires de division des collections et, depuis la fin des quotas chinois en 2007, ont utilisé les mêmes fournisseurs en Chine. Cependant, cela n’a pas toujours été suffisant. Naf-Naf, Kookaï et Pimkie ont dû réduire leurs opérations. Au cours des dix dernières années, le secteur a perdu 37 000 emplois. La situation s’est intensifiée depuis 2022, lorsque Camaïeu, basée à Roubaix (nord), un centre historique de l’industrie textile française, a été liquidée. L’inflation a également eu un impact, obligeant les Français à réduire leurs budgets vestimentaires et à se précipiter sur les « bonnes affaires » chez Action et Lidl. Dans ce contexte, la plateforme Shein, connue pour ses jeans à 15 euros, est considérée par de nombreuses enseignes françaises comme un concurrent de trop, un défi déloyal qui doit être contré immédiatement. Une proposition de loi est en cours d’examen accéléré. Les décrets d’application attendus à l’automne définiront les modalités d’application dès 2025. Veuillez noter qu’il reste 45,7% de cet article à lire, réservé aux abonnés.
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