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30 mars 2024 19 h 12 min

Deuxième navire humanitaire part pour Gaza

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Voici un résumé de la situation de la veille.
Les pourparlers de paix en Israël et le Hamas semblent être dans une situation bloquée au 176e jour de la guerre, les deux parties se blâment mutuellement pour l’impasse. Les affrontements et les frappes aériennes continuent d’escalader sur le champ de bataille.
Samedi 30 mars, l’armée israélienne a revendiqué avoir frappé plusieurs sites dans le cœur de Gaza. Le service de presse du mouvement islamiste palestinien a déclaré que certaines des attaques ont ciblé des « zones résidentielles », signalant aussi des tirs d’artillerie sur la ville et dans le sud du territoire tassé.
Le ministère de la santé de la bande de Gaza, dirigé par le Hamas, a mis à jour samedi le nombre de victimes à 32 705 depuis le début de l’offensive militaire israélienne. Selon une declaration du ministère, au cours des dernières 24 heures, 82 nouveaux décès ont été signalés, portant le nombre de blessés à 75 190 après près de six mois de guerre qui a commencé suite à l’attaque terroriste du Hamas le 7 octobre 2023.
A Gaza, l’expédition de nourriture a de nouveau été une catastrophe, avec des tirs et une ruée qui s’est produite.
Une nouvelle distribution alimentaire a de nouveau causé des décès à Gaza. Le Croissant-Rouge palestinien a signalé samedi 30 mars, avant l’aube, que des tirs et une ruée avaient causé la mort de cinq personnes et avaient blessé trente autres. Selon l’organisation de secours, ce dernier incident s’est produit alors que des milliers de personnes attendaient l’arrivée d’une quinzaine de camions chargés de farine et d’autres denrées au rond-point de Koweit, où des incidents précedents se sont déroulés ces dernières semaines.

Des films réalisés par l’Agence France-Presse (AFP) dépeignent des camions traversant l’obscurité, entourés d’incendies de déchets. On peut y discerner des bruits de tirs, des hurlements et les avertisseurs sonores des poids lourds qui tentent de s’avancer.
Selon le Croissant-Rouge, trois des victimes sont tombées sous des balles. Des témoignages rapportent que des membres des « comités de protection populaires », en charge de surveiller la distribution, ont tiré en l’air, tandis que dans l’agitation et le désordre, des camions faisaient tomber des gens.
Simultanément, les témoignages font état de tirs « soutenus » de chars israéliens positionnés à quelques centaines de mètres, sans donner plus de détails sur leur cible. L’armée israélienne, interrogée par l’Agence France-Presse, a indiqué ne « pas avoir de trace de l’incident ». Les victimes ont été amenées à l’hôpital baptiste à Gaza.
Un deuxième navire transportant de l’aide humanitaire à Gaza a quitté Chypre.
Apres le départ d’un premier navire le 12 mars de l’île méditerranéenne, un autre bateau a pris le large de Larnaca le samedi, empruntant une voie maritime entre Chypre et l’enclave palestinienne pour apporter de l’aide humanitaire à une population à l’orée de la famine.
Accompagné de deux remorqueurs, le navire, portant 400 tonnes d’aide, prendra environ soixante-cinq heures pour arriver à Gaza. L’ONG américaine World Central Kitchen a révélé que le chargement comprenait des produits alimentaires tels que du riz, des pâtes, de la farine, des légumes et des protéines.
Parallèlement, les Emirats arabes unis ont fourni une cargaison de dattes, habituellement consommées pour rompre le jeûne pendant le mois sacré du ramadan.

Selon Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), près de 9 000 patients dans l’enclave ont besoin d’une évacuation médicale urgente. Cela a été révélé dans un message qu’il a posté sur X samedi. Les patients nécessitent des soins médicaux essentiels pour le traitement du cancer, des blessures dues aux attaques aériennes, la dialyse rénale et d’autres affections chroniques. Ce chiffre est supérieur de mille patients par rapport au nombre recensé par l’OMS début mars.

M. Tedros exprime une urgence accrue car seulement une dizaine d’hôpitaux opèrent de manière limitée dans tout Gaza. Avant le conflit, Gaza avait trente-six hôpitaux d’après les statistiques de l’OMS.

L’armée israélienne affirme que des combattants du Hamas se cachent dans les hôpitaux et a déclaré samedi qu’elle continue ses actions pour le treizième jour consécutif, notamment autour du plus grand complexe hospitalier, Al-Shifa, situé à Gaza. Le Hamas affirme également que les forces israéliennes sont à l’hôpital Nasser et à l’hôpital Al-Amal, tous deux situés dans la ville de Khan Younès, au sud de Gaza.

Par ailleurs, selon un communiqué de l’Organisme des Nations unies chargé de la surveillance de la trêve (Onust), un obus a explosé à proximité de quatre de ses observateurs militaires lors d’une patrouille à pied le long de la “ligne bleue”, la frontière avec Israël, le blessant samedi matin.

L’Onust a souligné qu’il était « inadmissible de cibler les forces de paix » et a demandé à toutes les parties de « mettre un terme à l’intensité des échanges de feu ». Cet organisme, composé d’observateurs non armés, est différent de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), qui a déployé environ 10 000 casques bleus dans le sud du pays, à la frontière israélienne.

Il a été rapporté que les observateurs blessés sont hospitalisés et qu’une enquête est en cours sur « la raison de l’explosion ». L’Agence nationale d’information libanaise (ANI), officelle, a affirmé que « l’aviation hostile », faisant référence à Israël, avait bombardé la région de Rmeich, où a lieu l’incident, en indiquant que ces tirs visait la patrouille. L’armée israélienne a, en revanche, insisté qu’en dépit des rapports de presse, elle n’a pas ciblé un véhicule de la Finul dans la région de Rmeich ce matin. La frontière entre le Liban et Israël est le lieu d’échanges de tirs journaliers entre Israël et le Hezbollah chiite.

Le total des victimes des attaques israéliennes en Syrie est de 52 morts. Cinquante-deux soldats et combattants syriens ainsi que du Hezbollah libanais ont été tués lors des attaques attribuées à Israël vendredi à Alep, dans le nord de la Syrie, d’après les derniers chiffres samedi de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). « Le total des victimes des attaques israéliennes (…) s’élève à 52 morts : 38 membres des forces du régime [syrien], sept du Hezbollah libanais et sept Syriens membres de groupes pro-iraniens », a fait savoir cette ONG basée au Royaume-Uni et dotée d’un large réseau de sources en Syrie.

Selon les informations reçues, « un entrepôt de missiles appartenant au Hezbollah » situé au nord d’Alep a été la cible des attaques. L’OSDH précise que ces attaques constituent les pertes les plus importantes pour les forces armées syriennes depuis le début du conflit entre Israël et le Hamas. Les forces armées israéliennes n’ont fait aucun commentaire sur les attaques en Syrie, mais ont confirmé avoir éliminé le « sous-commandant de l’unité de missiles et de roquettes du Hezbollah », Ali Naïm, lors d’un raid aérien au sud du Liban.