Emmanuel Macron, le chef d’Etat français, et Luiz Inacio Lula da Silva, son équivalent brésilien, ont vivement dénoncé, jeudi 28 mars, l’élimination de l’opposante Corina Yoris des élections présidentielles vénézuéliennes de juillet.
« M. Macron a fermement condamné cette exclusion lors d’un point presse à Brasilia, à la fin d’un voyage officiel de trois jours au Brésil. « Nous demandons son retour dans la course et j’espère que ce cadre pourrait être révisé dans les semaines ou les mois à venir. La situation est très sérieuse et cette décision l’a aggravée», a-t-il précisé.
Da Silva a également exprimé son inquiétude quant à l’incapacité de Corina Yoris à se présenter aux élections du 28 juillet, en tant qu’opposante à l’actuel président vénézuélien Nicolas Maduro, en charge depuis onze ans. Le dirigeant brésilien a qualifié la décision de « grave » en l’absence de justifications légales ou politiques. Il a insisté sur l’importance que Maduro organise les élections de la manière la plus démocratique possible pour rétablir la normalité au Venezuela.
Il est à noter que le Brésil a modifié son discours à l’égard du Venezuela mardi, exprimant des inquiétudes sur l’évolution de la situation électorale dans le pays, surprenant largement, car da Silva avait été, par le passé, un fervent défenseur de son homologue vénézuélien en dépit des critiques internationales.
Matthew Miller, représentant du département d’État américain, a exprimé jeudi les inquiétudes partagées par les États-Unis et leurs alliés régionaux concernant Lula. Il a insisté sur la nécessité de mener des élections « libres et équitables ». Faisant suite à l’interdiction de Maria Corina Machado, figure de proue de l’opposition, Corina Yoris avait été nommée comme sa remplaçante. Cependant, Mme Yoris a été empêchée de s’inscrire sans qu’aucune raison ne soit fournie par le Conseil national électoral (CNE). C’est finalement Edmundo Gonzalez Urrutia, un ancien diplomate et politologue, qui a été admis comme candidat.
Par ailleurs, un autre poids lourd de l’opposition, Manuel Rosales, a également déposé sa candidature, affirmant vouloir offrir une alternative. Néanmoins, sa candidature a suscité de la défiance au sein de l’opposition, certains mettant en avant ses liens réguliers avec le gouvernement depuis qu’il est devenu gouverneur.
Nicolas Maduro, qui a pris le relais d’Hugo Chavez (1999-2013) après son décès, a vu sa réélection en 2018 refusée par plus de 60 pays, dont les États-Unis. Cette réélection, boycottée par l’opposition, a conduit à des sanctions économiques, principalement axées sur l’industrie pétrolière.