Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), les frappes israéliennes annoncées le vendredi 29 mars ont provoqué la mort de 42 individus – des soldats syriens et des combattants du Hezbollah, une milice libanaise pro-iranienne, à Alep au nord de la Syrie. L’OSDH signale que c’est le bilan le plus tragique qu’a connu l’armée syrienne suite à des attaques israéliennes depuis le début du conflit entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, il y a près de six mois.
Parmi les victimes de ces attaques récentes, on compte six membres du Hezbollah et trente-six soldats syriens. Les frappes israéliennes ont principalement ciblé les dépôts d’armes du mouvement pro-iranien au lever du jour, souligne l’ONG basée au Royaume-Uni, qui a un large réseau de contacts en Syrie. Les frappes ont aussi atteint des usines relevant du ministère de la défense syrien à Al-Safira, près d’Alep. Ces usines sont actuellement sous le contrôle de groupes pro-iraniens, indique l’OSDH.
Depuis le début de la guerre civile syrienne en 2011, Israël a effectué des centaines d’attaques ciblant l’armée syrienne mais également les groupes pro-iraniens alliés au régime de Damas. Les frappes israéliennes ont accru en intensité depuis le début de la guerre à Gaza en octobre 2023. Parallèlement, Israël et le Hezbollah se livrent à une lutte armée quotidienne le long de la frontière israélo-libanaise depuis le début de la guerre à Gaza.
Jeudi, deux personnes civiles ont été tuées près de Damas.
Le conflit en Syrie, qui a débuté en 2011 par une révolte contre le président Bachar Al-Assad, a engendré plus de 500 000 morts et des millions de déplacements, fragmentant le pays. Face à l’agressivité de la répression du régime, soutenus par l’Iran, envers les rebelles, la situation s’est vite escaladée en guerre civile.
Le Hezbollah a déployé des troupes en Syrie en vue de défendre ses intérêts et de garantir la fluidité de ses chaines d’approvisionnement avec l’Iran, et continue à y exercer une présence. Toutefois, l’Iran contredit les allégations selon lesquelles il aurait envoyé des forces au combat aux côtés d’Al-Assad, se limitant plutôt à clamer qu’il a fourni des conseillers militaires.
Au mois de mars déjà, des dépôts d’armes du Hezbollah à proximité de Damas ont été pris pour cibles lors d’attaques israéliennes. En outre, une récente attaque aérienne a ciblé un immeuble résidentiel dans la banlieue de Damas, la banlieue de Sayyida Zeinab – un bastion pour les factions pro-iraniennes en Syrie – faisant deux morts civils. Israël a été tenu responsable de cette attaque par la SANA.
Depuis le commencement de la guerre dans la bande de Gaza, l’armée israélienne a déclaré en mars avoir ciblé environ 4500 objectifs associés au Hezbollah en Syrie et au Liban, dont plus de 1200 étaient des frappes aériennes.