Plus d’une décennie s’est écoulée depuis que la ville de Lacanau, en Gironde, a mesuré pour la première fois l’énorme coût de la relocalisation des propriétés en danger en raison de l’érosion des côtes. Cette célèbre station balnéaire du Médoc, particulièrement vulnérable, a été le théâtre d’une rencontre, le 27 mars, entre experts et responsables locaux pour discuter de l’impact croissant du changement climatique sur les frontières côtiers.
D’après Alain Rousset, le président de la région et membre du Parti socialiste, si aucune action n’est entreprise, la région Nouvelle-Aquitaine pourrait devoir supporter à elle seule un coût de 8 à 17 milliards d’euros d’ici 2050 à cause de l’érosion des côtes. Il a souligné que l’idée de construire une sorte de mur de l’Atlantique pour se préserver de l’océan n’était pas envisageable. Au lieu de cela, la région s’adapterait en « faisant du judo avec les vagues », en d’autres termes, en préservant les zones densément peuplées tout en permettant à l’océan de gagner du terrain là où c’est possible, grâce à l’utilisation de zones d’expansion.
D’après les estimations, à l’horizon 2050, près de 7 000 logements, 725 entreprises, une centaine de voies de communication et 120 structures publiques pourraient être menacées dans toute la région. Cependant, bien que l’importance de s’adapter et de protéger les côtes face au changement climatique soit reconnue par tous les acteurs locaux présents, la question délicate du financement reste en suspens.
Selon Xavier Pintat, le Président de la Communauté de Communes Médoc Atlantique et Maire de Soulac, la vitesse à laquelle l’érosion progresse actuellement est trop rapide, même pour les communes à terminer la gestion de leurs dossiers. Il fait remarquer que les communes sont face à une nécessité d’investissement qu’elles ne peuvent assumer seules, en faisant référence à l’immeuble Signal, un symbole du littoral menacé par l’érosion.
Il est devenu essentiel pour les représentants locaux d’allouer des fonds pour lutter contre l’érosion. En effet, le fonds Barnier qui indemnise les victimes de catastrophes naturelles, y compris l’inondation, n’inclut pas les dangers liés à l’érosion.
À Lacanau, face à la résidence fermée d’Océanide, des projets pour contrer l’érosion ont été lancés en revitalisant une étendue de 2 hectares. Christian Bel, qui supervise le projet pour l’entreprise Colas, explique que les travaux seront axés sur la désimperméabilisation des sols pour faciliter l’infiltration de l’eau. Ensuite, un paysage de dunes avec du sable, des espaces verts et des plantes résistantes aux embruns, seront créés pour verdir l’endroit.Les anciennes piscines d’eau de mer, autrefois installées sur la résidence et abandonnées moins d’un an après leur inauguration, sont remplacées par de gros blocs de béton.
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