La station radio américaine, Radio Free Asia (RFA), a déclaré le vendredi 29 mars qu’elle avait clôturé son bureau à Hongkong suite à l’application d’une nouvelle loi de sécurité nationale, exprimant ses inquiétudes pour la sûreté de son personnel journalistique. Selon sa présidente, Bay Fang, RFA n’a désormais plus de travailleurs fixes à Hongkong, compte tenu de la préoccupation pour la protection de l’équipe et des journalistes.
C’est le premier média étranger à fermer à Hongkong après l’introduction de cette loi, qui a été critiquée par les défenseurs de la démocratie et a suscité l’inquiétude de nombreuses nations occidentales. Cette loi, qui vient s’ajouter à la loi sur la sécurité nationale promulguée par Pékin en 2020 suite à de larges protestations prodémocratiques à Hongkong, stipule entre autres des peines à perpétuité pour des crimes tels que la trahison et l’insurrection. La dirigeante a exprimé que les gestes des autorités de Hongkong, y compris leur désignation de RFA comme « force étrangère », suscitent de vives interrogations sur notre habilité à travailler en toute sécurité après l’adoption de cette loi.
En ce qui concerne cette fermeture, un représentant du gouvernement a refusé de commenter à l’Agence France-Presse « les décisions pratiques prises par des entreprises privées », tout en dénonçant les « commentaires alarmistes et diffamatoires » concernant la nouvelle loi.
Radio Free Asia, financée par le Congrès des États-Unis et basée à Washington, a récemment été critiquée par les autorités hongkongaises. Cette ancienne colonie britannique a été rétrocédée à la Chine en 1997. Gregory Meeks, démocrate élu et membre du comité des affaires étrangères de la Chambre des représentants, a déclaré vendredi que la fermeture du bureau RFA à Hong Kong, après 28 ans, était un rappel cruel de comment Pékin a mis fin sans scrupules à l’autonomie de Hong Kong.
Le mois précédent, un haut fonctionnaire de Hong Kong avait prétendu que RFA avait déshonoré la loi de sécurité nationale, propageant des mensonges dénoncés par des « forces étrangères ». Les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Union européenne, le secteur des affaires et les défenseurs des droits de l’homme ont tous exprimé leurs inquiétudes concernant l’application de cette loi, craignant qu’elle n’entrave encore plus les libertés à Hong Kong.