Dans le département des Deux-Sèvres, un sentiment de rébellion se propage. Des panneaux renversés à l’entrée de certains villages – reflet persistant de la révolte des agriculteurs – sont désormais complétés par des banderoles attachées aux grilles des écoles ou aux frontons des mairies depuis mi-février. Elles proclament : « Non à la fermeture de classe. »
Des parents, avec le soutien des élus locaux, ont exprimé leur désaccord avec le nouveau plan de la carte scolaire pour la rentrée de septembre 2024 par divers moyens, dont l’affichage de ce message dans plusieurs villages, l’organisation de manifestations et la diffusion de pétitions. Véronique Guggiari, directrice académique des services de l’éducation nationale, a reconfirmé ce plan le mardi 26 mars, qui comprend la suppression de 26 postes enseignants et la fermeture de 36 classes maternelles et primaires. Seulement deux nouvelles ouvertures sont prévues en retour.
Aurélie Mercier, coprésidente de la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE) du département, décrit ces changements comme une « saignée brutale ». Selon le ministère de l’éducation, cette restructuration reflète le déclin démographique du département où le nombre d’élèves en éducation primaire a diminué de 4 800 entre 2013 et 2023, avec une nouvelle baisse de 660 élèves anticipée pour la prochaine rentrée.
« Après une période où les écoles des Deux-Sèvres ont été protégées, on est maintenant confronté à une réalité dure : le manque d’élèves en nombre suffisant mène à fermer certaines classes,» explique Guggiari, qui est à l’origine de ce nouveau plan scolaire.
La décision de fermer plusieurs écoles dans les territoires ruraux a provoqué un choc dans la communauté locale, comme c’est le cas de l’école de Rom dans le sud du département. Emilie Lescou, la vice-présidente de l’association des parents d’élèves, souligne l’impact de cette annonce. Avec une population d’environ 800 personnes et 82 élèves inscrits cette année, l’école est un pôle central du village. Toutefois, le départ de quelques élèves pour le collège et le manque de nouvelles inscriptions ne permettront pas de maintenir le seuil obligatoire de 25 élèves par classe fixé par le ministère de l’Éducation. Le maire de Rom, Gilles Pichon, a évoqué avec amertume le manque de deux élèves nécessaires pour sauver la quatrième classe de l’école. Il se lamente que plusieurs autres écoles sont confrontées à la même situation. Le reste de cet article est réservé aux abonnés.
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