La pandémie en 2020 a conduit à une augmentation importante du télétravail au sein des sociétés françaises, jusqu’à devenir une nécessité pour bon nombre d’employés. L’Association pour l’emploi des cadres a révélé que près de la moitié des cadres (45%) s’apprêteraient à quitter leur poste si le télétravail était retiré. Toutefois, quelle est la situation concernant la gestion du temps de travail sur la durée ? Les congés sabbatiques, les pauses parentales, les congés spéciaux payés : bien que certains pays européens soient en avance dans l’équilibre entre vie privée et professionnelle, la France se montre réticente sur cette question. Jean-Yves Boulin, sociologue et chercheur affilié à l’Institut de recherche interdisciplinaire en sciences sociales (un centre de recherche mixte du CNRS lié à l’université Paris-Dauphine-PSL), décrypte les progrès récents et les obstacles à la mise en place de tels systèmes en France.
Il explique que certaines entreprises françaises introduisent des moyens permettant à leurs employés de faire une interruption dans leur carrière tout en conservant une grande partie de leur salaire. Pourquoi cette tendance est-elle là ?
Suite à la pandémie, les entreprises sont en difficulté pour retenir leur personnel. Bien que la situation ne soit pas aussi grave qu’aux États-Unis, où 48 millions de personnes ont démissionné en 2021 (un phénomène connu sous le nom de « Great Resignation »), la réalité est alarmante. En réponse, les entreprises cherchent à proposer des options innovantes concernant le temps de travail afin d’attirer de nouveaux employés ou de conserver ceux existants.
Une préoccupation qui s’est intensifiée parmi les employés pendant la crise sanitaire du début des années 2000, a été la gestion de leurs divers rôles sociaux. Ils cherchent à équilibrer leur rôle de travailleur, parent, aidant et leur engagement civique. Marquerait-ce une évolution essentielle dans le monde professionnel?
Actuellement, peu d’entreprises en France offrent des dispositifs permettant de prendre des pauses pendant la carrière professionnelle. L’accès à ces dispositifs est souvent restreint, basé sur l’ancienneté ou le type d’emploi. Les employeurs français sont généralement réticents à cette idée. Par exemple, le Medef s’oppose fortement à l’initiative de la CFDT pour un compte d’épargne-temps universel (CETU), qui permettrait aux travailleurs d’accumuler des droits de congés tout au long de leur carrière.
La lecture complète de cet article est réservée aux abonnés.
Laisser un commentaire