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28 mars 2024 3 h 11 min

« Vingt-Sept Durcissent Restrictions Importations Ukraine »

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Consultez tous nos articles, reportages et évaluations sur le conflit ukrainien. Les analyses approfondies du « Monde » sont disponibles, notamment:
– L’approche de « mille coupures » de Kiev pour faire obstruction à la force russe
– Insultes, provocations militaires et cyber-attaques : l’hostilité de Moscou envers Paris monte en puissance
– La France et l’Allemagne projettent de produire conjointement du matériel militaire en Ukraine
– Au sein du 126e régiment d’infanterie de Brive, l’ombre de la guerre en Ukraine s’agrandit
– À Zaporijia, les Ukrainiens et les Russes sont forcés de travailler conjointement pour empêcher un incident nucléaire
– L’Ukraine a-t-elle encore une chance de remporter le conflit ?
– En Donbass, les troupes ukrainiennes renforcent rapidement leurs lignes de défense pour freiner l’armée russe
– Changer pour la langue ukrainienne est un acte de résistance : « Entendre du russe me donne l’envie de vomir »
– Maria Andreïeva, épouse d’un mobilisé russe : « Je regrette de n’avoir pas réussi à retenir mon mari »

Retrouvez les réponses à vos interrogations les plus courantes. Comment Moscou et Kiev utilisent-ils des drones ? Au cours des derniers mois, la bataille des drones entre la Russie et l’Ukraine a atteint une dimension sans précédent. Selon un rapport publié en mai 2023 par un groupe de réflexion britannique spécialisé en matière de défense, les Ukrainiens perdaient environ 10 000 drones par mois sur le champ de bataille, soit plus de 300 par jour. Pour comparaison, l’armée française dispose à peine de plus de 3 000 drones dans ses stocks.

Les Ukrainiens et les Russes se servent principalement de petits véhicules aériens sans pilote (UAV) à usage civil, économiques et en abondance. Ces UAV sont utiles pour surveiller le terrain de guerre et guider les forces armées ainsi que les tirs d’artillerie. Ils sont également modifiés pour transporter de petites bombes, qu’ils larguent sur les tranchées ou les véhicules blindés.

Les drones-kamikazes, quoique moins nombreux, jouent un rôle crucial aussi. Ces UAV sont équipés de bombes et sont lancés au-dessus des frontières sans un objectif préétabli. Moscou se sert des drones russes Lancet-3 et des Shahed-136 iraniens. L’Ukraine, qui ne possède pas de flotte de guerre adéquate, provoque l’ennemi avec des véhicules maritimes télécommandés, de petits kayaks remplis d’explosifs (450 kilos de TNT).

Témoignage de l’importance que revêtent les drones pour leurs opérations, Ukrainiens et Russes se sont adaptés pour approvisionner leurs troupes au long terme, non seulement en faisant des achats massifs de drones civils sur le marché, mais aussi en développant leurs propres capacités de production. L’industrie nationale ukrainienne, qui était balbutiante au déclenchement de la guerre du Donbass il y a une décennie, a depuis lors évoluée. À la fin d’août, le ministre ukrainien de la transformation numérique a révélé qu’une réplique du drone russe Lancet avait été élaborée et serait bientôt mise sur le marché sous le nom de Peroun, le dieu slave de la foudre et du tonnerre.

La Russie, freinée par les restrictions occidentales qui entravent son accès aux composants électroniques, se trouve dans une situation délicate. Cependant, selon les agences de renseignement américaines, il semblerait que Moscou ait initié la mise en place d’une usine dans la zone économique spéciale d’Alabouga. Cette infrastructure servirait à fabriquer des drones kamikazes de type iranien, plus précisément des Shahed-136.

Concernant les réserves de missiles russes, il est complexe, voire impraticable, d’en déterminer l’état actuel. Les renseignements ukrainiens parlent régulièrement de cette question, mais leur évaluation reste discutable.

D’après Andri Ioussov, représentant du service général de renseignement du ministère de la défense (GUR), cité par le site Liga.net, l’armée russe disposerait d’un arsenal de 2 300 missiles balistiques ou de croisière avant la guerre et de plus de 900 au commencement de cette année. À cet inventaire vient s’ajouter, selon le représentant, près de dix mille missiles anti-aériens S-300, d’une portée d’environ 120 kilomètres et un stock substantiel de S-400, une version plus moderne avec une portée trois fois supérieure. En août, Vadym Skibitsky, responsable adjoint du GUR, avançait le chiffre de 585 missiles d’une portée dépassant les 500 kilomètres.

Quant à la capacité de production, elle serait passée à une centaine de missiles balistiques ou de croisière mensuels, selon plusieurs experts. En octobre, le GUR estimait cette production à 115 unités.

D’après des sources iraniennes citées par l’agence Reuters, la Russie aurait obtenu des missiles à courte portée de l’Iran et de la Corée du Nord et continuerait à en acquérir. Approximately 400 missiles iraniens de la famille Fateh-110 ont été cédés à la Russie depuis le début de l’année. La Russie a aussi acquis des missiles nord-coréens, 24 ont été utilisés en Ukraine entre le 30 décembre 2023 et le 7 février 2024, selon le procureur général Andriy Kostin. Les experts estiment qu’ils sont probablement des KN-23 et KN-24, tous d’une portée d’environ 400 kilomètres.

Quant aux avions de combat F-16, en août 2023, les États-Unis ont donné leur accord pour leur transfert à l’Ukraine, répondant à une demande qui date de longtemps du président ukrainien. Malgré la présence de plus de 300 F-16 dans neuf pays européens, dont la Belgique, le Danemark, la Grèce, les Pays-Bas et le Portugal, tous ces pays ne sont pas prêts à en céder immédiatement.

Volodymyr Zelensky avait mentionné que 42 F-16 avaient été promis à Kiev par les alliés occidentaux, un chiffre qui n’a pas été confirmé. Le Danemark a promis d’en livrer 19, dont les six premiers ne seront pas prêts avant la fin 2023, huit supplémentaires en 2024 et cinq autres en 2025, a déclaré la première ministre danoise, Mette Frederiksen. Les Pays-Bas ont aussi promis d’en céder, mais n’ont pas dévoilé combien de leurs 42 unités ils prévoient de céder.

Selon le texte original, il est révélé que la formation des pilotes ukrainiens pour manœuvrer les avions de combat américains est soutenue par onze alliés de Kiev. Cependant, l’OTAN ne pense pas que ces pilotes soient opérationnels avant 2024. Certains autres experts suggèrent plutôt l’été de cette année.

Mais alors, quel type de soutien militaire ces alliés apportent-ils à Kiev exactement?

Deux ans après le déclenchement d’un conflit majeur, il semblerait que l’aide occidentale à Kiev ralentit. Selon un récent rapport de l’Institut Kiel, l’aide nouvellement promise entre août 2023 et janvier 2024 a diminué par rapport à la même période l’année précédente. Cette tendance pourraient se maintenir puisque le Sénat américain a des difficultés à approuver de nouvelles aides et l’Union européenne a eu du mal à adopter une aide de 50 milliards le 1er février 2024, à cause de l’obstruction de la Hongrie. Notons cependant, que ces aides supplémentaires ne sont pas encore prises en compte dans le dernier bilan de l’Institut Kiel, qui s’arrête en janvier 2024.

Le rapport de l’institut allemand dévoile aussi que le nombre de donateurs diminue, se regroupant principalement autour des États-Unis, de l’Allemagne et des pays d’Europe du Nord et de l’Est. Ces pays offrent à la fois un soutien financier conséquent et des armements modernes. Au total, depuis février 2022, les nations qui appuient Kiev se sont engagées à fournir au moins 276 milliards d’euros en matière militaire, financière et humanitaire.

En termes de montants absolus, les nations les plus prospères ont été les plus libérales dans leurs contributions. Les États-Unis ont été de loin les plus grands donateurs, avec plus de 75 milliards d’euros en aide, dont 46,3 milliards sont destinés à l’assistance militaire. Les pays de l’Union européenne ont proposé des aides bilatérales (64,86 milliards d’euros) et des aides conjointes provenant des fonds de l’Union européenne (93,25 milliards d’euros) pour un total de 158,1 milliards d’euros.
Toutefois, ce classement change lorsqu’on compare ces donations au produit intérieur brut (PIB) de chaque pays. Les États-Unis descendent alors à la vingtième place (0,32% de leur PIB), très loin derrière des pays limitrophes à l’Ukraine ou des anciennes républiques soviétiques alliées. L’Estonie arrive en tête avec 3,55 % de son PIB, suivi par le Danemark (2,41 %) et la Norvège (1,72 %). La Lituanie (1,54 %) et la Lettonie (1,15 %) complètent le top 5. Les trois pays baltes, ayant tous des frontières avec la Russie ou la Biélorussie, figurent parmi les donateurs les plus libéraux depuis le début du conflit.
La France est à la vingt-septième place avec 0,07 % de son PIB, juste derrière la Grèce (0,09 %). L’aide fournie par la France a diminué progressivement depuis le commencement de l’invasion de l’Ukraine par la Russie – La France était vingt-quatrième en avril 2023, et treizième à l’été 2022.
Qu’en est-il des tensions à la frontière entre l’Ukraine et la Pologne ?

Les relations entre l’Ukraine et la Pologne ont été tendues depuis plusieurs mois, le transit de céréales ukrainiennes étant l’une des principales sources de conflict. Au printemps 2022, l’organisation de « corridors de solidarité » par la Commission européenne a permis de faciliter l’expédition et la vente sans taxe douanière de produits agricoles ukrainiens vers l’Afrique et le Moyen-Orient. Cependant, la Fondation Farm, une instance de discussion consacrée aux problématiques agricoles globales, a révélé qu’environ la moitié des céréales exportées par l’Ukraine transitent ou finissent leur voyage au sein de l’Union européenne (UE).

Ces céréales sont vendues à un prix considérablement inférieur à celui du blé produit dans l’UE, en particulier dans les pays d’Europe centrale. Pour cette raison, la Pologne, ainsi que la Bulgarie, la Hongrie, la Roumanie et la Slovaquie, ont décidé d’interrompre unilatéralement leurs importations en avril 2023. Cette décision a été approuvée par Bruxelles, à condition qu’elle ne bloque pas le transit vers d’autres pays et qu’elle ne s’étende pas au-delà de quatre mois.

Cependant, après quatre mois, Varsovie s’est abstenue de lever sa barrière aux importations de céréales ukrainiennes, arguant qu’aucune solution n’avait été trouvée à ce problème. Bruxelles, de son côté, a exprimé l’opinion que l’embargo n’était plus justifié, leurs enquêtes ayant indiqué qu’il n’y avait plus de distorsion de la concurrence dans les marchés nationaux de céréales.

Les fermiers de Pologne ont mis en place un barrage à la frontière polono-ukrainienne pour éviter l’entrée des véhicules ukrainiens sur leur sol national. Ces manifestants revendiquent une interdiction totale sur les marchandises agricoles et alimentaires en provenance d’Ukraine. Ce mouvement de protestation a émergé en raison d’une augmentation significative dans leurs coûts de production pendant une période où leurs granges et entrepôts sont pleins et que le coût des produits agricoles est à son niveau le plus bas. Le chef d’État ukrainien a déclaré au début de l’année 2024 que ce blocage à la frontière polonaise était le reflet d’une baisse notable de solidarité envers son pays, et a demandé à discuter de cette question avec la Pologne. Selon lui, cette situation favorise uniquement Moscou et a également condamné l’émergence de slogans ouvertement en faveur de Poutine.

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