Au sein du marché de l’électronique grand public, l’innovation est en train de ralentir son rythme. Cela donne aux consommateurs éduqués moins de raisons de remplacer leurs ordinateurs, télévisions, tablettes ou téléphones portables par rapport à ce qu’ils avaient il y a dix ans. De plus, en cas de panne, l’indice de réparabilité mis en place en 2021 peut aider à orienter vers des choix d’appareils plus durables, ce qui est renforcé par le bonus de l’Etat introduit en 2023 pour amoindrir les frais de réparation.
L’engouement pour les smartphones connaît également une baisse. Selon une analyse faite par le cabinet Canalys, les ventes de smartphones se sont réduites au point d’équivaloir aux chiffres de 2014. La longévité des produits avant qu’ils ne soient remplacés a aussi augmenté, allant de six à douze mois en fonction des méthodes de calcul, entre 2013 et 2019, comme l’indique un rapport de l’Autorité de Régulation des Communications Electroniques, des Postes et de la Distribution de la Presse (Arcep).
Par ailleurs, d’après « Le baromètre du numérique Edition 2021 » de l’Arcep, plus de 60% des smartphones sont toujours renouvelés alors qu’ils sont toujours en état de marche. Ces dispositifs inutilisés génèrent des déchets et ne sont que partiellement recyclés. Des organisations ont proposé quelques idées pour améliorer la durabilité des appareils et limiter leur impact environnemental.
Prolonger la garantie légale est une de ces suggestions.
Depuis 2016, l’association Halte à l’obsolescence programmée (HOP) a commencé à mettre l’accent sur la garantie légale : est-il possible de l’étendre ? Scandinavie est un exemple à suivre : en Suède, la garantie a été étendue à trois ans et en Norvège à cinq ans pour certaines marchandises, y compris les smartphones. Le droit de l’Union européenne oblige en effet les États membres à imposer une garantie minimale de deux ans aux producteurs, mais n’interdit pas de demander davantage. Selon HOP, une extension aurait deux avantages : inciter les fabricants à fabriquer des produits plus durables et plus réparables, et donner aux consommateurs une sécurité accrue, leur donnant une raison de moins d’acquérir un appareil neuf.
L’Alliance française des industries du numérique (Afnum), représentant entre autres Apple, Canon, HP, Lenovo, LG, Samsung, Sony et Xiaomi, a été interrogée par Le Monde et ne voit pas d’un bon œil cette proposition. Un porte-parole a indiqué que la grande majorité des dysfonctionnements se produisent dans les deux premières années d’un appareil. Par conséquent, l’extension de la garantie n’aurait pas beaucoup d’impact sur leur durée de vie, tout en étant coûteuse pour les fabricants, qui seraient contraints de traiter davantage de demandes de réparation dues à un mauvais usage.
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