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28 mars 2024 18 h 13 min

« Santé Humaine: Motivation Première Contre Climatique »

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Si l’on devait envisager la Terre comme une malade, sa condition serait assez critique pour nécessiter des soins intensifs. Ses symptômes urgents révèlent le danger imminent. Le thermomètre affiche une fièvre alarmante : les records de chaleur ont été brisés neuf mois de suite, nous approchant dangereusement du marquage des +1,5 °C.
L’efficacité de ses ‘poumons’ est entravée : les forêts qui filtrent le dioxyde de carbone et libèrent de l’oxygène, sont en état d’effondrement. Ses ‘veines’ aquifères vitales sont également polluées. La détérioration rapide de son état est extrêmement préoccupante. Ne sommes-nous pas alors amenés à nous interroger sur nos propres problèmes de santé lorsque nous sommes si dépendants d’une planète malade ?
L’interconnexion indéniable entre la santé humaine, animale et environnementale est toutefois à la merci d’un équilibre délicat. Nous partageons tous le même écosystème. Ce concept n’est pas nouveau. En effet, Hippocrate, le père de la médecine, affirmait au Vème siècle avant J.-C. : « Le médecin traite, mais la nature guérit. »
Face à une crise tripartite
Nous reconnaissons à nouveau une réalité que la civilisation a toujours connue mais que nous avons négligée ou refusé de voir depuis l’ère industrielle : notre santé est directement touchée lorsque nous mettons en péril notre environnement. Nous avons exploité sans relâche notre planète pendant des siècles. Aujourd’hui, nous en ressentons les conséquences néfastes et nous sommes confrontés à une triple crise mondiale : des changements climatiques, une perte de biodiversité et une pollution accablante.
Nous subissons déjà les impacts immédiats d’événements météorologiques de plus en plus destructeurs et fréquents, causant des décès, des blessures, ainsi que la dégradation des centres de santé et d’autres infrastructures essentielles.

Dans un avenir proche et lointain, l’impact des aléas climatiques s’intensifie. Les pics de chaleur, se multipliant, provoquent une augmentation des pathologies cardiovasculaires. L’air pollué est responsable de maladies comme le cancer du poumon, l’asthme et les bronchopneumopathies obstructives chroniques. Des substances chimiques tels que le plomb engendrent des troubles mentaux et également des maladies rénales et cardiovasculaires. On observe dans certains pays que l’accès aisé à certains pesticides se traduit par une hausse du taux de suicides. Les sécheresses et la rareté de l’eau perturbent la production de nourriture, rendant une alimentation saine de plus en plus onéreuse.
Les petits pays insulaires en développement sont particulièrement vulnérables, leurs terres cultivables diminuant sous l’effet de la hausse du niveau de la mer. Parallèlement, le changement climatique influe sur les comportements, la dispersion, les mouvements ainsi que la diversité et densité d’animaux tels que les moustiques et les oiseaux, vecteurs de maladies infectieuses comme la dengue et le paludisme vers de nouvelles zones géographiques.
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