Laurent de Brunhoff, connu pour prolonger l’oeuvre de son père, Jean de Brunhoff, en ce qui concerne le renommé éléphant vêtu de vert nommé Babar, s’est éteint chez lui, à Key West en Floride, le vendredi 22 mars à l’âge de 98 ans, suite à un accident vasculaire cérébral. Il n’était pas l’inventeur de Babar, mais il a souvent exprimé « je suis Babar ».
C’était à l’âge de cinq ans que sa mère, Cécile, a raconté l’histoire de cet éléphant qui avait perdu sa famille et s’était enfui en ville. Pour tranquilliser son fils plus jeune, Mathieu, lors d’une crise d’ennui, Cécile avait créé cette histoire. Le chagrin de Mathieu avait cessé et Laurent, l’aîné, avait également été captivé par ce conte.
Les deux frères ont partagé le récit de cet éléphant passionnant à leur père le lendemain. Après l’avoir écouté, Jean de Brunhoff s’est immédiatement mis à dessiner, donnant ainsi naissance à Babar, dont l’origine du nom demeure inconnue. Il a ensuite tissé ses aventures avec sa conjointe Cécile. Parmi les personnages on trouve Céleste, sa compagne, Arthur, son beau-frère, la vieille dame, Zéphyr le singe et Cornelius, le sage âgé. Il a réalisé les illustrations à l’aide d’encre de Chine et a ajouté de la couleur à l’aquarelle.
« Dans la profondeur de la forêt, un nouveau-né éléphant voit le jour »
« En 1931, L’Histoire de Babar, le petit éléphant fait sa première apparition, introduite par les lignes emblématiques : « Un nouveau-né éléphanteau voit le jour dans la vaste forêt. Il porte le nom de Babar. Il est chéri par sa mère, qui utilise sa trompe pour le bercer en fredonnant doucement pour l’endormir. » Le livre est publié par Michel de Brunhoff, frère de Jean, et leur beau-frère, Lucien Vogel, aux Éditions du Jardin des Modes qu’ils gèrent. La famille a une influence significative sur le paysage éditorial, journalistique, artistique et politique du XXe siècle, comme le démontre le livre La Splendeur des Brunhoff d’Yseult Williams (Fayard, 2018). Le nom de Cécile ne figure pas sur la couverture du livre à sa demande.
Le livre bénéficie d’un vif succès lors de sa publication avant Noël, incitant Jean de Brunhoff à envisager une suite. « À cette époque, il existait à peine des livres destinés aux enfants, se souviendra Laurent des années après. La créativité et la poésie de mon père étaient uniques, tout comme son style de dessin, qui n’était ni stylisé, ni réaliste. » Son approche innovante de la création de l’histoire sur des doubles pages, en changeant le rythme et la taille des images, était également unique. Jean décède de la tuberculose à l’âge de 37 ans. Cinq autres volumes avaient déjà été publiés, avec Hachette ayant acquis les droits chez Jardin des Modes. Il laisse derrière lui deux albums incomplets, dont l’un est achevé par son fils Laurent à l’âge de 12 ans, sous l’encouragement de ses oncles.
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