Selon une récente évaluation du marché, la valorisation du Trump Media & Technology Group, qui possède le réseau social de Donald Trump, Truth Social, a atteint 9,5 milliards de dollars (soit 8,7 milliards d’euros). En possédant 58 % de l’entreprise, Donald Trump voit sa fortune augmenter d’environ 5,5 milliards de dollars ce mardi 26 mars. Cette augmentation financière est due à la fusion de son réseau social et de Digital World Acquisition Company (DWAC), une entreprise cotée en bourse qui a collecté 293 millions de dollars de capitaux à l’été 2021.
Le nouvel ensemble coté au Nasdaq sous le sigle DJT, en référence à Donald John Trump, présente un potentiel financier énorme. Bien que le nombre de visiteurs du réseau ait été divisé par deux en une année pour atteindre environ 500 000 par mois, la notoriété de l’ex-président américain et vedette de la télé-réalité donne à l’entreprise une certaine visibilité. Malgré cela, Truth Social a réalisé un chiffre d’affaires publicitaire de 3,3 millions de dollars et une perte nette de 49 millions de dollars dans les neuf premiers mois de 2023.
L’action de l’ancienne DWAC, introduite il y a deux ans et demi à 10 dollars, était cotée à plus de 70 dollars mardi matin, bien que le prix de l’action puisse fluctuer. Malgré plusieurs conflits ayant retardé le processus, la fusion a finalement eu lieu vendredi 22 mars et les titres ont fait leur entrée au Nasdaq. Il convient de noter que Trump a une réputation d’être un mauvais payeur.
C’est en février 2021 que l’histoire trouve son origine. Donald Trump, après avoir subi une interdiction généralisée sur les réseaux sociaux, dont Facebook et Twitter suite à l’attaque du Capitole le 6 janvier 2021, se trouve privé de moyens de communication publics. Deux anciens participants de son programme de télé-réalité « The Apprentice », Wes Moss et Andy Litinsky, le contactent avec une offre. Leur intention est de construire un média conservateur en association avec lui.
Leur proposition consiste à « former une puissance médiatique conservatrice capable de faire concurrence aux médias progressistes et de contrecarrer les grandes entreprises technologiques de la Silicon Valley ». Après avoir conclu un accord, Trump possèderait 90 % de l’entreprise, les deux collaborateurs ayant 8,6 %, et le solde de 1,4 % étant détenu par l’avocat qui a géré l’accord, Bradford Cohen.
Malgré ses problèmes financiers et un accès restreint aux prêts en raison de ses faillites passées et de sa réputation d’être un mauvais débiteur, Trump voit une lueur d’espoir. En pleine crise sanitaire, l’univers financier est dans une bulle spéculative, avec de l' »argent gratuit » versé par les banques centrales. Wall Street voit apparaître des « coquilles vides », déjà cotées en bourse et remplies d’intérêts empruntés à un taux nul : elles sont appelées des Special Purpose Acquisition Companies (SPAC), des entreprises à la recherche d’opportunités d’investissement.
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