Le lundi 25 mars, l’ex-président des Etats-Unis, Donald Trump, a reçu un sursis de deux semaines de la justice new-yorkaise pour payer une caution réduite à 175 millions de dollars. À l’origine, Trump avait jusqu’à lundi pour prouver qu’il était capable de payer presque un demi-milliard de dollars d’amendes liées à des fraudes financières commises avec ses fils, Eric et Don Jr., au sein de leur entreprise immobilière Trump Organization au cours des années 2010.
Si Trump ne réussissait pas à produire une caution couvrant au moins 454 millions de dollars (418 millions d’euros) en amendes et intérêts, les biens immobiliers de sa famille seraient saisis et leurs comptes bancaires seraient gelés par le procureur général local, Letitia James, qui les a poursuivis en justice jusqu’à obtenir leur condamnation par le juge new-yorkais Arthur Engoron le 16 février.
Cependant, un compromis a été atteint par la justice américaine, accordant à Trump un délai supplémentaire de dix jours pour rassembler une caution de 175 millions de dollars. Si cette somme est obtenue à temps, la justice renoncera à la saisie des biens de la famille Trump. Une décision à laquelle Trump promet de se plier en déclarant sur ses réseaux sociaux : « Nous déposerons soit une caution, soit des titres équivalents, soit de l’argent liquide », ajoutant qu’il n’avait « rien fait de mal ».
Les représentants légaux de M. Trump ont exprimé leur incapacité à satisfaire la demande de caution initiale de 500 millions de dollars. L’ancien président a affirmé vendredi avoir en espèces « près de 500 millions de dollars », une quantité considérable destinée à financer sa campagne contre le président démocrate Joe Biden. Sa compagnie, Trump Media & Technology Group, qui a reçu un soutien financier significatif pour son entrée en bourse, pourrait lui générer des milliards de dollars et servir ainsi de garantie.
Pour reporter le plus possible ses procédures judiciaires, idéalement après l’élection présidentielle du 5 novembre, ses avocats ont depuis plusieurs mois lancé divers appels. Pour son accusation pénale liée aux paiements effectués avant l’élection présidentielle de 2016 à une ancienne actrice de films pour adultes, Stormy Daniels, avec qui il aurait eu une liaison en 2006, son procès initialement prévu pour lundi a été repoussé au 15 mars d’au moins un mois, à la suite du dépôt récent de milliers de pages de documents dans le dossier. Le report a été confirmé ce lundi par la fixation d’une nouvelle date de procès pour le 15 avril.
Le juge Juan Merchan a confirmé dans son verdict que l’accusation avait rempli et continuait de remplir ses obligations en matière de divulgation de preuve. Le juge a rejeté la requête de la défense pour obtenir un délai supplémentaire.
La défense de Mr. Trump, âgé de 77 ans, avait demandé un report d’au moins trois mois pour examiner des dizaines de milliers de pages de documents déposés en mars dans le dossier. Les avocats souhaitent également attendre que la Cour suprême de Washington tranche sur la question de l’immunité présidentielle pénale cet été.
Donald Trump réfute toute relation avec Stormy Daniels, également connue sous son vrai nom, Stephanie Clifford. Il a déclaré son innocence face aux allégations de manipulation des comptes de Trump Organization dans le but de dissimuler le paiement de 130 000 dollars fait en octobre 2016. Ce paiement avait pour but de la faire taire sur une relation sexuelle mutuellement consentie qu’ils auraient eue dix ans plus tôt, durant sa période maritale avec Melania Trump.