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26 mars 2024 20 h 07 min

« Milei Rend Mémoire Dictature Électrique Argentine »

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Entre 80 000 et 100 000 individus se sont rassemblés à la place de Mai à Buenos Aires, le dimanche 24 mars, pour commémorer le coup d’Etat de 1976. Cette journée est dédiée à la mémoire, la vérité et la justice pour les crimes contre l’humanité commis par la dictature militaire entre 1976 et 1983. Alors qu’ils rentraient de ce premier 24 mars sous la présidence d’extrême droite de Javier Milei, les manifestants ressentaient l’importance de leur mouvement face aux positions du président qui tend à nier ou minimiser ces crimes.

Une grande partie des participants n’étaient pas au courant de la vidéo de douze minutes que le gouvernement avait publiée sur ses réseaux sociaux le matin même. Pour la première fois depuis le retour de la démocratie en 1983, cette vidéo présentait la « théorie des deux démons », justifiant les crimes de l’époque en disant qu’ils étaient une réaction aux attaques des groupes armés d’extrême gauche. Cette interprétation est considérée par beaucoup comme un « tissu de mensonges ».

Le spot publicitaire qui a été diffusé appelle, de manière modérée, à commémorer une « journée de mémoire, de vérité et de justice », tout à fait complète. Le message véhiculé par le spot est que contrairement aux forces militaires, ceux qui ont commis des actes de violence n’ont jamais été punis. Malgré cela, il reste un fait que les dirigeants imprescriptibles des groupes armés ont été jugés durant les années 1980, avant d’être pardonnés par le Président Carlos Menem durant son mandat de 1989 à 1999. Le clip vidéo sème également le doute quant au nombre exact de 30 000 disparus pendant la dictature.

Le contenu de ce spot réveille les souvenirs les plus sombres chez ceux qui ont subi de lourdes pertes pendant cette période. Arnaldo Pinon, qui a été emprisonné par la dictature en 1978 avant de fuir en France pour une trentaine d’années, exprime sa préoccupation :  » Je suis révolté face à cette avalanche de mensonges. Je suis furieux et je me sens impuissant, ils disposent de tous les outils nécessaires pour diffuser leur idéologie révisionniste. »

Le chiffre de 30 000 disparus est affirmé par divers organismes de défense des droits humains, sur la foi des informations fragmentaires disponibles pour juger les militaires et leurs complices civils.  » Ce sont précisément ceux qui devraient fournir les renseignements qui choisissent de rester silencieux, dans un pacte comprenant le refus de parler et de se repentir, » souligne Arnaldo Pinon.

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