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« Exemption militaire ultraorthodoxe divise Israël »

La tension monte dans le gouvernement de Benyamin Nétanyahou. Gideon Saar, le dirigeant d’un petit parti de droite israélien, a déclaré son départ de la coalition gouvernante le soir du lundi 25 mars, peu après l’adoption d’une résolution par le Conseil de sécurité de l’ONU appelant à un cessez-le-feu immédiat à Gaza. Saar avait sans succès demandé une place au conseil de guerre, qui pilote les opérations à Gaza. Sa décision met davantage la pression sur le parti centriste du général Benny Gantz, alors que celui-ci est déjà en conflit avec M. Nétanyahou. Le dimanche précédent, M. Gantz avait envisagé de démissionner.

Le général Gantz, un concurrent sérieux de M. Nétanyahou au gouvernement, s’oppose à une proposition de loi extrêmement impopulaire visant à maintenir l’exemption du service militaire pour la communauté juive ultraorthodoxe. Ce privilège procure à M. Nétanyahou le soutien électoral de ces fondamentalistes qui vivent isolés en Israël, obéissant uniquement à l’autorité de leurs rabbins.

En 2017, la Cour suprême a statué que cette situation violait le principe de l’égalité des citoyens. Elle a ordonné à la coalition au pouvoir de redéfinir un cadre juridique avant le 1er avril ou de consigner ces jeunes hommes dans les casernes. Cette exception est perçue comme anachronique, voire révoltante, par la majorité des Israéliens en plein temps de guerre qui a largement mobilisé les réservistes. La loi proposée par M. Nétanyahou avec les partis ultraorthodoxes « serait une ligne rouge en temps normal, et c’est un drapeau noir en temps de guerre », a déclaré l’ancien chef d’état-major.
« C’est un échec moral ».

M. Gantz, en alliance avec le ministre de la défense, Yoav Gallant défi ensemble le premier ministre. Dimanche dernier, Gallant, un membre militaire du parti de M. Nétanyahou, le Likoud, a condamné le projet de loi, le qualifiant de « défaillance morale ». Il donne au Général Gantz un pouvoir de veto sur la loi, en garantissant que son ministère ne le présentera pas au Parlement sans l’accord de l’ensemble du gouvernement.

M. Gallant, qui n’apparaît plus avec le premier ministre depuis un certain temps, l’a défié juste avant son voyage à Washington où il devait rencontrer les hauts responsables de l’administration Biden. Le timing de cette provocation n’est pas fortuit. En parallèle, les généraux du gouvernement israélien et les démocrates américains perdent leur patience devant la manière dont M. Nétanyahou conduit la guerre à Gaza.

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