Dans le cadre d’une large campagne anti-corruption lancée par le pays, Chen Xuyuan, l’ancien président de l’Association chinoise de football (CFA) a été condamné à une peine d’emprisonnement à vie le mardi 26 mars. Selon les informations du quotidien national, il a utilisé sa position pour accepter illicitement des fonds totalisant 81,03 millions de yuans, ce qui équivaut à 10,4 millions d’euros. Par conséquent, un tribunal de la province du Hubei (centre) l’a condamné à la prison à vie pour avoir accepté des pots-de-vin, lui a privé à vie de ses droits politiques et a confisqué l’ensemble de ses biens personnels. Les pots-de-vin perçus par Chen Xuyuan étaient considérés comme « particulièrement astronomiques », et ses actes ont impacté de manière significative le domaine du football en Chine.
Le procès a eu lieu dans une atmosphère sombre pour le football chinois, avec une équipe nationale faible et une réputation de sport infecté par les malversations. Le président Xi Jinping, fan de football, a de grandes aspirations pour l’équipe nationale, mais malheureusement celle-ci, qui est souvent ridiculisée par les Chinois, reste stagnante à la 79e place dans le classement FIFA, une performance similaire à celle de dix ans auparavant. Une dizaine de cadres supérieurs ont déjà été démis de leurs fonctions.
Entre 2019 et 2023, Chen Xuyuan a été à la tête de la CFA. Il a publiquement admis dans un documentaire diffusé par CCTV en janvier, avoir accepté des pots-de-vin de certains acteurs du football qui souhaitaient gagner sa faveur. Il a affirmé que ces individus lui avaient fait part que c’était une norme non écrite dans l’industrie. Dans le documentaire, Xuyuan a reconnu n’avoir pas pu appliquer la réglementation anticorruption durant son mandat, ce qui impliquait une enquête sur lui-même et les personnes à qui il devait des faveurs.
Il a déclaré : « Les supporters peuvent tolérer la piètre performance du football chinois. Cependant, la corruption est impardonnable. Je présente mes excuses sincères à tous les fans chinois ». Sa condamnation fait partie d’une vaste campagne anticorruption initiée par Xi Jinping il y a dix ans. A ce jour, environ dix hauts responsables du football chinois ont été destitués pour corruption.
Des informations sur quatre autres affaires de corruption dans le football sont attendues mardi, selon l’agence China News. Cela pourrait concerner l’ancien entraîneur de l’équipe nationale chinoise, Li Tie, qui fait l’objet d’une enquête pour corruption depuis 2022 et est actuellement en détention. Dans le documentaire de CCTV, l’ancien joueur d’Everton a admis avoir participé à la manipulation de plusieurs matchs permettant aux équipes de deuxième division qu’il dirigeait d’accéder à la première division. Pour obtenir son poste d’entraîneur, il a fait briber Chen Xuyuan avec 2 millions de yuans (255 000 euros) provenant du club Wuhan Zall, dont il était l’entraîneur.
Li Tie a reconnu avoir offert un million de yuans (soit environ 128 000 euros) de sa propre poche au secrétaire général de la Fédération chinoise de football. Avec un air de contrition, le professionnel de 46 ans a déclaré devant les caméras : « J’exprime mes plus profonds regrets. J’aurais dû rester humble et suivre la voie de la rectitude. Il y avait des activités qui étaient courantes dans le football de cette époque. »
Un autre événement que le public a considéré comme scandaleux est le cas du footballeur international sud-coréen Son Jun-ho. Accusé de corruption et emprisonné en Chine pendant dix mois où il jouait pour un club, il vient d’être libéré et a retourné en Corée du Sud, ce qui a été confirmé lundi par le ministère des affaires étrangères sud-coréen.
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