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26 mars 2024 6 h 05 min

Enjeu Bordeaux et Champagne: Monter Avions

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Les compagnies aériennes montrent un intérêt particulier pour le vin de Bordeaux. De ce fait, bon nombre de châteaux perçoivent l’inclusion dans la cave de ces compagnies aériennes comme un défi de taille. C’est le moyen d’obtenir un chèque conséquent en échange de dizaines de milliers de bouteilles vendues en primeur, soit bien avant leur mise sur le marché.

Le Château Cantemerle, situé à Macau (Gironde), a entrepris une grande rénovation. D’ici deux ans, ce grand cru de Médoc, géré par la SMABTP, la mutuelle des entreprises du bâtiment, disposera d’une infrastructure de production adaptée pour soutenir une progression considérable. Il prévoit de produire 300 000 bouteilles en 2022, puis 450 000 en 2023, sur un domaine de presque 100 hectares.

Dans ce contexte, Cantemerle explore toutes les opportunités pour étendre sa distribution. Laure Canu, directrice générale du domaine (et également de Grand Corbin à Saint-Emilion) a participé à plusieurs procédures d’appel d’offres de diverses compagnies aériennes par l’intermédiaire de négociants et de courtiers bordelais. « C’était une chance à saisir », avoue-t-elle. Le millésime 2016 du premier vin de Cantemerle sera dégusté par les clients de la classe affaires d’Air France en 2025. « Avec un vieillissement de huit ans, cette compagnie respecte vraiment ses clients », atteste Laure Canu.

Le Château de Malleret, situé non loin de Cantemerle, mise également sur l’aspect aérien de son activité. Aymar du Vivier, un Bordelais qui représente ce cru bourgeois du Médoc et qui est également un cousin des propriétaires, soutient que la question est « existentielle » : « Nous devions nous engager, peu importe les coûts. » Le domaine de Malleret a parcouru un long chemin. En 2013, lorsque Paul Bordes en est devenu le directeur, le domaine était négligé. D’importants travaux ont été entrepris, allant de la rénovation du château datant du XVIe siècle à la construction d’un chai flambant neuf avec des cuves en béton ocre, ainsi qu’à l’adoption de nouvelles techniques viticoles. Paul Bordes précise que même si certaines parcelles de raisin ne sont pas « au mieux » de leur potentiel pour produire le premier vin du domaine, elles peuvent donner naissance à « d’autres excellentes cuvées » pour le second vin. Le défi reste cependant de les commercialiser.
Malleret, dont les vins sont décrits comme étant « racés et modernes », a tenté sa chance avec Air France. Quatre des six cuvées présentées ont été sélectionnées par la compagnie aérienne, pour les millésimes 2019 et 2020. « Il y a quelque temps, le millésime 2019 s’est un peu refermé. Mais comme toutes les grandes années, après une période de flottement, il est revenu en force », estime Paul Bordes. Le château prévoit de fournir jusqu’à 70 000 bouteilles sur les 220 000 produites.
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