Filip Dewinter, 62 ans et l’un des leaders du parti d’extrême droite Belge Vlaams Belang (VB), a antérieurement déclaré ses actions comme une simple « naïveté ». Cependant, des preuves récentes montrent qu’il a été effectivement rémunéré par un espion chinois, qui a été par la suite expulsé par la Belgique en 2017. Dewinter, vice-président du Parlement régional de Flandre et aspirant à la mairie d’Anvers, aurait perçu des fonds du Parti communiste chinois (PCC) pour des activités de lobbying, selon les informations fournies par le magazine Humo et le site d’information Apache le lundi 25 mars.
Son interlocuteur était Changchun Shao, qui dirige le Peace Tour Cultural Exchange Center, un outil du Front uni conçu par le PCC pour mener sa « diplomatie culturelle » et qui cache également des tentatives d’infiltration. Dewinter aurait organisé diverses activités pour ce responsable chinois, qui cherchait à s’imprégner de l’arène politique belge et européenne.
Dewinter s’est investi dans diverses tâches dont des déjeuners avec des personnalités d’extrême droite comme Bruno Gollnisch, membre du conseil national du Rassemblement national. Il a également organisé une rencontre avec l’ambassadeur de Syrie à Bruxelles et préparé un voyage pour la China Association for International Friendly Contact, active dans les opérations d’influence étrangère, ainsi que la gestion d’un séminaire Flandre-Chine, d’après le quotidien De Morgen du mardi 26 mars.
Il a également été révélé que Dewinter se présentait dans une correspondance en tant que « conseiller politique senior » pour la Silk Road Peace Award Foundation, une association fondée par Changchun Shao. Quand une expulsion du Chinois a été envisagée par les autorités belges, Dewinter a tenté d’interférer pour empêcher cette action. Une somme d’au moins 25 000 euros a été impliquée dans cette affaire.
En mars de l’année 2018, la célèbre agence de presse Xinhua, créée par le Parti communiste chinois (PCC), applaudissait publiquement M. Dewinter et une autre figure du parti Vlaams Belang, à travers un article intitulé « Des politiciens belges affirment que la perspective de Xi Jinping, le président de la République populaire, est une solution aux problèmes mondiaux ». L’article mettait l’accent sur plusieurs voyages effectués en Chine par le politicien flamand, où il faisait l’éloge de la réforme chinoise et considérait que l’initiative chinoise « Belt and Road » était une chance incroyable pour l’Europe.
Toutefois, lorsqu’il a été confronté aux preuves présentées par deux médias flamands, M. Dewinter a rejeté toute accusation de corruption. Il a insisté sur le fait que les montants en cause, qui totalisent environ 25 000 euros selon les informations disponibles à ce jour, n’étaient que des remboursements de dépenses liées à ce qu’il pensait être une association culturelle. « Tout ceci n’est rien d’autre qu’une campagne pour me nuire, ainsi qu’à mon parti », a-t-il déclaré.
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