Le dimanche 24 mars, en pleine chéops, des secouristes ont travaillé sans relâche pour porter secours aux personnes touchées par une tempête dévastatrice et de fortes averses qui ont touché le sud-est du Brésil depuis vendredi, principalement dans les états d’Espirito Santo et de Rio de Janeiro, causant au moins 25 morts. Espirito Santo a enregistré deux autres décès à Apiaca, portant le total des victimes à 17, comme l’a indiqué un communiqué des services de protection et de défense civiles. Le gouverneur de cet état, Renato Casagrande, a décrit une « situation chaotique » à Mimoso do Sul, une ville comptant près de 25 000 résidents, où au moins quinze personnes sont mortes à cause des inondations selon un décompte officiel susceptible de s’élever encore. Dimanche, les eaux ont commencé à se retirer après une nuit pratiquement sans pluie, ce qui a permis aux sauveteurs de se déployer dans des zones auparavant inaccessibles, comme l’a expliqué le gouverneur sur les plateformes de réseaux sociaux. Des images aériennes prises par les pompiers samedi ont dévoilé de grandes parties de Mimoso do Sul submergées, avec uniquement les toits des maisons visibles au-dessus du niveau de l’eau. D’autres photos partagées par des médias locaux ont montré plusieurs véhicules, y compris un camion de pompier, emportés par le courant. La tempête a également fait huit morts dans l’état voisin de Rio de Janeiro entre vendredi et samedi, la majorité étant le résultat de glissements de terrain dans une zone montagneuse, selon les responsables locaux. Le gouvernement régional a confirmé quatre morts suite à l’effondrement d’un petit immeuble et d’une maison à Petropolis, une ville touristique située à environ soixante-dix kilomètres de la capitale de l’état. Le volume des pluies atteint environ 200 millimètres par jour.
Samedi matin, des journalistes de l’Agence France-Presse (AFP) ont été témoins du sauvetage d’une petite fille qui avait été ensevelie sous les ruines pendant seize heures, et de la trouvaille du corps de son père à proximité. Un voisin, Luis Claudio de Souza, a expliqué à l’AFP que le père avait protégé héroïquement la jeune fille avec son corps, et qu’elle avait été rescapée. Il a ajouté « Nous souffrons, mais c’est un miracle pour lequel nous sommes reconnaissants ». Il a été signalé d’autres morts à Teresopolis, Santa Cruz da Serra et Arraial do Cabo par les autorités locales. Les établissements scolaires publics ont été transformés en refuges, d’après un comité d’urgence instauré par les autorités locales et les services de secours.
Des vents violents et de fortes précipitations ont également frappé la côte près de Sao Paulo, où deux enfants ont été blessés vendredi et ont dû être hospitalisés. Le président Luiz Inácio Lula da Silva a exprimé sa solidarité envers les familles des victimes et les personnes touchées dans un message diffusé sur les médias sociaux samedi soir. Il a déclaré que ces catastrophes sont amplifiées par les changements climatiques, et a souligné les efforts fournis pour améliorer la prévention et la réaction face aux désastres, en proposant des équipes pour aider les gouvernements locaux.
Les météorologues de l’Institut national de météorologie (Inmet) ont expliqué que la tempête a été causée par l’arrivée d’un front froid qui a d’abord causé des dégâts au Rio Grande do Sul en milieu de semaine, avant de frapper Sao Paulo et Rio, puis d’atteindre Espirito Santo.
L’Inmet avait prévu une tempête « grave », spécifiquement pour Rio, avec une chute quotidienne de 200 millimètres de pluie du vendredi au dimanche. Ce montant dépasse l’estimation historique moyenne de 141,5 millimètres pour tout le mois de mars.
Après une canicule dans la région, la tempête a frappé, avec une température ressentie de 62,3 °C enregistrée à Rio de Janeiro le dimanche.
Le Brésil, qui connaît les effets du changement climatique, est constamment aux prises avec des catastrophes naturelles. À Petrópolis, en 2022, plus de 230 individus ont perdu la vie à cause de fortes précipitations.