Deux fois par jour, le Zodiac de l’Institut des sciences marines (ICM) quitte le port olympique de Barcelone pour une mission de recherche avec trois scientifiques à bord. L’embarcation s’ancre à un kilomètre de la côte pour collecter des échantillons de plancton à environ vingt mètres sous la surface. Cette collecte fait partie du projet du Traversing European Coastlines (TREC) qui vise à créer un atlas de la vie marine flottante le long des côtes européennes, sous la supervision du Laboratoire européen de biologie moléculaire (EMBL).
C’est la première fois qu’un tel projet est lancé à ce niveau. En 2023, lors de sa première campagne, TREC a commencé son voyage à Roscoff, dans le Finistère, passant par la Manche, la Baltique, la Mer du Nord et l’Atlantique, le long des côtes françaises, espagnoles, et portugaises jusqu’à Gibraltar, et a collecté plus de 32 000 échantillons. L’expédition de 2024, qui se concentre sur la Méditerranée, a commencé au début du mois de mars en Andalousie et est actuellement en Catalogne. Les prochains arrêts incluront le Golfe du Lion, l’Italie, la Croatie, et la Grèce. Au total, en deux ans, 120 sites maritimes seront examinés.
Le Zodiac sert à lancer des filets à fines mailles de 10 micromètres dans l’océan. Ces filets, en forme de cône de 2 mètres de long, se terminent par une cartouche, une boîte cylindrique où le plancton est recueilli. Au fur et à mesure de leur dérive, ces filets capturent une variété d’organismes, notamment des microalgues et de minuscules animaux qui ne peuvent pas être vus à l’œil nu. Après cinq minutes, les chercheurs récupèrent leurs filets et tamisent leur prise pour ne garder que les plus petits êtres vivants. Ces échantillons sont immédiatement placés dans une glacière pour préserver leur intégrité jusqu’à ce qu’ils soient ramenés sur la terre ferme.
Yannick Schwab, responsable du service de microscopie électronique à l’EMBL, met l’accent sur leur intérêt pour tous les organismes, mais surtout pour le phytoplancton qui produit la moitié de notre oxygène. Le but de cette opération est de dresser un inventaire de la biodiversité littorale de toute l’Europe et d’évaluer son impact sur les activités humaines.
L’expédition TREC vise à sensibiliser le grand public aux risques que courent les écosystèmes marins. Ils planifient de faire des arrêts dans des lieux clés pour étudier les interactions entre le plancton et les activités humaines. Ils tiennent compte de divers facteurs écologiques tels que la géographie, la température, la salinité et la présence de polluants dans la mer, y compris les pesticides, les fongicides et les antibiotiques.
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