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Décès du compositeur hongrois Péter Eötvös

Péter Eötvös, le compositeur hongrois historiquement influent et chef d’orchestre, est décédé le dimanche 24 mars à Budapest à l’âge de 80 ans. Connu pour être atteint d’un cancer, son absence aux spectacles de Paris en janvier pour son 80e anniversaire était un signe d’une condition de santé inquiétante. Cependant, il avait assisté seulement deux mois auparavant, le 2 décembre 2023, à la première de son treizième opéra, Valuska, en hongrois à Budapest. Celui-ci a reçu une attention internationale et a ensuite été présenté à Ratisbonne, en Bavière, en février. Basé sur le roman du hongrois Lászlo Krasznahorkai, intitulé « Mélancolie de la résistance », ce dernier pourrait symboliser son parcours créatif.

Il s’est progressivement distingué de György Kurtag (né en 1926), qui le considérait avec affection comme son « jeune compagnon de bataille », et de György Ligeti (1923-2006), à qui il avait dédié une « Idylle » en 2023, émergeant comme l’héritier détaché de la figure de Beethoven de son pays, Béla Bartok (1881-1945).

Helmut Lachenmann (né en 1935), le compositeur allemand reconnu pour son radicalisme, a bien saisi l’importance de Péter Eötvös, l’appelant « l’un des esprits totalement indépendants », à qui les « cris esthétiques idéologiques » s’adressaient. Il voyait également Eötvös, admirateur de l’opéra Trois Sœurs (1998), comme quelqu’un qui vit dans l’émerveillement constant de l’aventure à travers son art.

Péter Eötvös est né le 2 janvier 1944 à Odorheiu Secuiesc, une petite localité de Transylvanie qui est actuellement en Roumanie, lieu où son père, un commandant militaire hongrois, était stationné. L’attaque de l’Armée Rouge a forcé la famille à se réfugier vers le Reich. Le 13 février 1945, peu de temps après leur arrivée à Dresde, en Allemagne, les Eötvös ont dû se cacher dans un sous-sol pour se protéger d’un long bombardement qui a quasiment rasé la ville. À la fin de la guerre, les parents de Péter sont rentrés en Hongrie et se sont séparés.

Péter a grandi à Miskolc, dans le nord-est du pays, en compagnie de sa mère, qui était une enseignante de piano, et de sa grand-mère. Sa grand-mère écoutait souvent du violon à la radio tôt le matin en hommage à son défunt mari qui jouait cet instrument en tant qu’amateur. Ainsi, la musique était une constante dans la maison.

1956 a été une année cruciale

Le jeune Péter a commencé à jouer du piano très tôt, et s’est notamment familiarisé avec des morceaux de Béla Bartok. Plus tard, il considérera la musique de ce dernier comme sa langue maternelle. À 10 ans, il avait déjà composé une petite cantate qu’il a interprétée devant un inspecteur surpris du nom de György Ligeti, qui deviendra plus tard une importante figure de l’avant-garde européenne.

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