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Colère des médecins sud-coréens sur numerus clausus

Face au plan gouvernemental d’augmenter le numerus clausus, les professeurs de médecine se joignent au mouvement de protestation initié par les étudiants et les stagiaires. Ils ont montré leur désaccord par une démission symbolique le lundi 25 mars, et ont décidé de réduire leur charge de travail de 80 à 52 heures par semaine. « À compter du 1er avril, nous restreindrons nos services aux cas d’urgence et aux opérations chirurgicales pour les patients en situation critique », a déclaré Cho Yun-jung, représentant de l’Association des professeurs de médecine, lors d’une conférence de presse le 20 mars.

Cette réaction s’inscrit dans le contexte de l’annonce faite en février par le gouvernement d’augmenter le nombre d’étudiants en médecine de 2 000, pour atteindre un total de 5 058. L’objectif de Séoul est de faire face à un déficit anticipé de 15 000 médecins d’ici 2035, en raison du vieillissement rapide de la population.

Cependant, le secteur médical s’oppose à cette mesure qu’il juge simpliste, menaçante pour le niveau de la santé et qui fait abstraction des réformes structurelles nécessaires à la médecine en Corée du Sud, malgré des performances de haut niveau minées par des débalances entre les spécialités et des préoccupations primordialement économiques. De plus, le gouvernement est critiqué pour avoir initié une réforme « populiste » juste avant les élections législatives du 10 avril.

Par conséquent, un impressionnant – mais impopulaire – mouvement de protestation a vu le jour, entraîné par les étudiants en médecine, 93 % d’entre eux ayant démissionné. Cette situation a sérieusement perturbé les services de soins, forçant le gouvernement à faire appel à des médecins militaires et retraités.

Le regret de laisser nos patients est profond, affirme Park Dan, le président de l’union des internes, mais le système en place n’est tout simplement pas efficace. Ils sont souvent plus de 40% du personnel dans les grands hôpitaux universitaires et jouent un rôle crucial dans les services d’urgence, les soins intensifs et la salle d’opération. Un d’eux, qui préfère rester anonyme, se plaint des conditions de travail difficiles. Il décrit les internes comme des « esclaves modernes », travaillant sur des contrats annuels non régis par le droit du travail. Ils travaillent jusqu’à 100 heures par semaine pour un salaire pitoyable. Le salaire moyen est de 3,98 millions de wons mensuels (2 750 euros) pour un travail de 80 heures. Cela équivant à 11 400 wons de l’heure (7,80 euros), ce qui n’est que légèrement supérieur au salaire minimum de 2 000 wons (1,40 euro).

Ils sont donc une source de main-d’œuvre à faible coût pour les établissements qui cherchent à économiser et qui embauchent peu de spécialistes. Entre-temps, ces derniers se dirigent souvent vers le secteur privé pour augmenter leurs revenus.

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