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25 mars 2024 10 h 07 min

« Belgique: Médecin Assumant Impuissance de Médecine »

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En 2002, la Belgique a adopté une loi qui décriminalise l’euthanasie, mais à des conditions très strictes. En tant que médecin spécialisé en soins palliatifs depuis plus de trois décennies, j’ai accepté, avec mes équipes de soins, d’accompagner ceux qui expriment ce souhait, que ce soit à la maison ou à l’hôpital. En 2023, 101 Français ont choisi l’euthanasie en Belgique. Lorsque j’ai reçu des demandes de la France, j’ai attentivement examiné la proposition du président Macron.

La « aide à la mort » proposée semble répondre aux désirs de nos homologues des pays « riche » de gérer eux-mêmes leur propre fin de vie avec l’assistance de leur équipe médicale. Depuis leurs origines, les soins palliatifs ont œuvré pour que la mort ne soit plus un sujet tabou ou caché dans notre processus de soins. Cependant, face à une fin de vie inévitable, les personnes ont besoin qu’on respecte leurs peurs et leurs propres limites acceptables. Les équipes de soins palliatifs sont à l’écoute et peuvent souvent aider à garantir une mort sereine. Mais, comme l’a admis le président Macron, ce n’est pas toujours possible.

Dans ce cas, l’assistance à la mort devient inévitable pour que le patient et sa famille se sentent en sécurité. Mais quelle est la nature exacte de cette aide ? Les conditions pour l’obtenir semblent similaires à celles de la Belgique. Cependant, je tiens à souligner deux différences majeures. Premièrement, nous n’excluons pas les patients dont le décès n’est pas prévu à court terme, étant donné les difficultés rencontrées par les patients atteints de certaines maladies neurologiques ou psychiatriques et l’incapacité des médecins à les soulager. Deuxièmement, la position et le rôle des médecins me semblent être de natures très différentes.

L’importance de la « communauté des soins » est significative.

En France comme en Belgique, la délivrance de l’assistance demandée est la prérogative des médecins, à condition que les exigences soient respectées. En revanche, en Belgique, contrairement à la France, l’accompagnement continu du patient est une pratique courante – cela est généralement assuré par le médecin traitant du patient, qu’il soit généraliste ou spécialiste. Ce soutien est dispensé non seulement par l’implication de collègues, de l’équipe de soins et de la famille du patient, mais aussi par le maintien constant du dialogue et des soins. Cela inclut aussi la préparation minutieuse du moment de l’intervention, avec toute la diligence et l’attention requises.

L’abandon d’un patient, qui serait obligé d’aller chercher lui-même ses médicaments létaux, semble en opposition avec la déontologie médicale. C’est pourquoi en Belgique, nous, les médecins, attendons le dernier moment possible pour récupérer les médicaments à la pharmacie du patient. En effet, il arrive souvent que le patient décède avant même d’avoir à recourir à cette option, grâce aux soins palliatifs. Même si la situation est difficile, le patient est rassuré car il sait qu’il a toujours cette option si sa vie devenait insupportable.

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