Le Jeudi 21 mars, le Venezuela a adopté une loi affirmant son droit souverain sur le territoire pétrolifère de l’Essequibo, actuellement sous l’administration du Guyana voisin. Le lendemain, le Guyana a réagi à cette action en la qualifiant de « transgression manifeste de leur souveraineté ». Le Parlement vénézuélien a approuvé à l’unanimité cette loi lors d’une séance plénière qui sera soumise à la Cour suprême pour valider sa constitutionnalité.
La loi, mise en place par le président Nicolas Maduro, est le fruit d’un référendum organisé en décembre 2023 qui concernait l’annexion de la régionale contestée. La nouvelle loi indique que le territoire est désormais un nouvel État du Venezuela, dirigé depuis Tumeremo, une ville située dans l’État vénézuélien adjacent de Bolivar.
Jorge Rodriguez, président du Parlement et principal supporteur de la loi, a exprimé sa joie après le vote. Diosdado Cabello, souvent considéré comme le deuxième au pouvoir au Venezuela, a affirmé que l’Assemblée Nationale confirme le droit du peuple vénézuélien à protéger son territoire.
Cependant le Guyana a exprimé sa grave inquiétude dans un communiqué officiel suite à l’adoption de cette loi, la considérant comme une violation de leur souveraineté. Le pays a également fait appel à la communauté internationale pour défendre l’état de droit en dénonçant l’expansionnisme illégal du Venezuela.
Avec une superficie de 160 000 km² et doté de nombreuses ressources naturelles, l’Essequibo est au cœur d’intenses conflits entre deux nations suite à des appels d’offres pour le pétrole lancés par le Guyana sur ce territoire en septembre 2023. Cette action a incité Caracas à organiser un référendum qui a abouti à une « victoire éclatante » (96,33%) pour l’intégration de la région au Venezuela.
Sur une population totale de 125 000 habitants, soit un cinquième des résidents du Guyana, l’Essequibo, qui correspond à deux tiers du territoire national. Le Venezuela maintient que la ligne séparatrice naturelle entre les deux pays devrait être le fleuve Essequibo, comme cela était le cas en 1777 à l’époque de l’empire espagnol. D’autre part, le Guyana articule que la frontière, établie à l’époque coloniale anglaise, a été confirmée en 1899 par un tribunal d’arbitrage à Paris.