La Garde côtière chinoise a été mise en accusation par les Philippines pour avoir endommagé un navire de ravitaillement philippin par des jets d’eau de canon, lors d’un incident qui a eu lieu le samedi 23 mars en mer de Chine du Sud. L’armée philippines a déclaré que cet incident faisait suite à d’autres confrontations où les canons à eau ont été utilisés par les navires chinois contre des navires philippines aux abords de l’atoll de Second Thomas.
Durant cette attaque qui a duré près d’une heure, l’armée a enregistré des vidéos montrant un bateau blanc arrosant de manière répétée un autre bateau avec son canon à eau. Sur ces images on y voit deux navires blancs, utilisant simultanément leurs canons à eau contre un navire. Dans une autre vidéo, un navire blanc avec l’inscription ‘China Coast Guard’ (CCG) est montré en train de bloquer le passage à un navire gris, identifié comme étant le ravitailleur philippin, l’Unaizah May 4.
De plus, l’armée philippine a rapporté que ces vidéos ont été prises le samedi matin alors que l’Unaizah May 4 se dirigeait vers l’atoll Ayungin, un site revendiqué par Beijing et occupé par les forces militaires philippines. L’armée a déclaré » UM4, le navire ravitailleur a été gravement endommagé vers 08h52 en raison des tirs continus de canons à eau des navires du CCG », sans toutefois donner des précisions sur la nature des dégâts ni signaler de victimes. Par la suite, un navire philippin de la garde côtière est arrivé sur les lieux pour prêter main forte à l’Unaizah May 4.
Malgré une altercation, le navire d’approvisionnement a réussi à livrer sa charge et à déposer six marins sur l’atoll, selon une source. Les militaires philippins stationnés sur l’atoll résident dans un navire de guerre hors service, le BRP Sierra Madre, et nécessitent un approvisionnement régulier. Le lien maritime est également crucial pour les changements d’équipage.
D’après Pékin, les Philippines « jouent avec le feu ». Le porte-parole des garde-côtes chinois, Gan Yu, a affirmé dans une déclaration que le convoi philippin « s’était introduit avec force dans la zone malgré les nombreux avertissements des Chinois et les contrôles de trajectoire », précisant que les Chinois « avaient procédé à l’inspection, à l’entrave et à l’éviction [du navire philippin], conformément à la loi ».
« Nous mettons en garde la partie philippine : ceux qui jouent avec le feu connaîtront l’humiliation. Les garde-côtes chinois sont prêts en tout temps à défendre avec fermeté la souveraineté territoriale, les droits et les intérêts maritimes de notre pays, » a ajouté M. Gan.
La Chine revendique presque toute la mer de Chine méridionale, où plusieurs pays côtiers ont des revendications concurrentes, et ignore une décision de justice internationale qui indique que ses revendications ne sont basées sur aucun fondement juridique.
Le mardi, Antony Blinken, le secrétaire d’État américain, a réaffirmé à Manille l’engagement inébranlable des États-Unis à protéger les Philippines en mer de Chine méridionale. Deux jours après son passage, les gardes-côtes chinois ont tenté d’éloigner des scientifiques philippins qui étaient arrivés sur deux îles de l’atoll de Scarborough, une autre zone disputée en mer de Chine méridionale.