Selon un projet de loi proposé par la députée écologiste de Loire-Atlantique, Julie Laernoes, le parlement pourrait débattre le 4 avril sur de nouveaux objectifs en matière d’énergie et de climat. Ce projet de loi envisage la réduction des émissions de gaz à effet de serre de 55% d’ici à 2030, la diminution de la consommation d’énergie de 30% et l’augmentation de la part des énergies renouvelables. Cela est intervenu sans l’intervention du gouvernement, après une année de flottement de leur part. Julie Laernoes a rappelé que 2023 a été une année record pour le climat et que l’inscription d’une stratégie énergie et climat dans la loi assurerait sa pérennité et un contrôle parlementaire.
Le débat sur ce texte, faisant partie de l’agenda parlementaire écologiste, est surtout un rappel de la manière dont la « grande loi de programmation énergie climat », qui aurait dû être votée avant le 1er juillet 2023, a disparu de la scène. L’histoire de ce texte est pleine de rebondissements. Après plusieurs reports, une première version mal conçue a été présentée à la fin de l’année 2023. En janvier, suite à l’attribution du dossier de l’énergie au ministère de l’économie, la proposition a été réduite de moitié. Il a ensuite été complètement abandonné et n’apparaît pas dans l’agenda parlementaire des prochains mois, ce qui semble incongru étant donnée l’urgence climatique.
Gabriel Attal, le premier ministre, a déclaré le 15 mars qu’une vaste consultation serait lancée concernant le plan d’énergie pluriannuel (PPE) et la stratégie nationale bas carbone (SNBC), sous l’administration de la Commission nationale du débat public (CNDP). Une semaine auparavant, Bruno Le Maire, le ministre de l’économie, depuis le site nucléaire de La Hague dans la Manche, a exprimé le souhait d’impliquer les citoyens et les responsables politiques dans les décisions relatives à l’avenir énergétique de la France.
Le Maire explique que derrière les termes techniques de la « programmation pluriannuelle de l’énergie » se cachent des aspects concrets tels que les éoliennes, les champs d’éolien offshore, les réacteurs nucléaires ou les panneaux solaires qui impactent notre vie quotidienne, nos panoramas et nos choix économiques.
Cependant, pour beaucoup, cette annonce de nouvelle consultation semble hors de propos et déconnectée de leurs préoccupations et de l’urgence du moment. Au cours des deux années précédentes, on a assisté à une série de consultations. A la fin de 2021, une première consultation publique volontaire a été lancée sur la stratégie énergie-climat. Fin 2022, une autre consultation a été menée sous l’autorité de la CNDP, qui a recueilli plus de 31 000 contributions et organisé un « tour de France des régions » et un « forum des jeunes ».
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