Au cœur de la forêt voisine où la faune curieuse l’épie, avec son chien qui se promène joyeusement dans sa serre, Lola Périer, habillée de sa couleur préférée, le violet, énumère les plants qui marqueront sa saison : Soixante variétés de tomates, huit types de navets, vingt sortes de piments et une quinzaine de variétés d’aubergines asiatiques. En ce mois de février, l’agricultrice de 35 ans vient de se réveiller de son hibernation, période qu’elle a choisi de dédier à l’écriture.
Ayant terminé sa récolte de courges en novembre, Lola a arrêté de cultiver son jardin pour diversifier ses activités en hiver. « Mon métier est stressant, surtout en raison des conditions météorologiques, qui peuvent détruire notre travail et ainsi mettre en péril nos finances. L’écriture me fournit un moyen d’évacuer ce stress », explique-t-elle. Parallèlement à l’éclosion des premières bourgeons, Lola publie son premier livre pratique pour continuer à fêter, autrement qu’en cultivant la terre, la diversité infinie des légumes, en vantant leurs subtiles nuances et leur unicité.
Dans son jardin, une simple betterave peut se décliner en rouge vif, blanc pur, doré, rosé ou même bicolore. « La première fois que j’ai semé une graine, j’avais 30 ans. Je l’ai vue grandir et ça a été une révélation », se souvient-elle, qui est devenue agricultrice après cette découverte en 2019. « Réaliser qu’une carotte a mis quatre mois à pousser pourrait nous amener à la regarder avec plus de respect… », suggère-t-elle.
Circuit court.
L’ancienne citadine a plongé dans l’agriculture avec une dévotion fervente, changeant une carrière en tant qu’agent pour acteurs et la glamour du tapis rouge pour une vie plus rurale. Après avoir suivi une formation agricole, complété par la lecture de livres sur le domaine et des voyages fréquents, y compris jusqu’au Japon, pour mieux comprendre la richesse des variétés de légumes, leurs différentes saveurs et couleurs. Vêtue de bottes en caoutchouc et armée de sa passion nouvellement découverte, elle a embrassé son nouveau métier. Avec son diplôme d’agriculture en main, elle a réussi à décrocher un bail rural il y a trois ans à l’entrée de Dourdan, dans les Yvelines, grâce à Daniel Evain, un pionnier de l’agriculture bio dans la région de l’Ile-de-France.
Situé à proximité d’une forêt et sur un terrain d’un hectare, se trouve l’exploitation agricole de Lola Périer, à une heure de route de Paris. Cette proximité lui offre l’opportunité de livrer directement ses légumes, parfois de formes inhabituelles et de couleurs brillantes, aux établissements de restauration qui constituent les deux tiers de sa clientèle. « La conscience que la carotte dans votre assiette a pris quatre mois pour grandir devrait inciter à lui accorder plus de respect… », suggère l’agricultrice.
L’article reste 49,48% à lire, le reste est exclusif aux abonnés.