En raison d’actes malveillants, environ 130 000 résidents de la Guadeloupe sont privés de leurs services d’eau potable. C’est ce qu’a rapporté la préfecture de la Guadeloupe dans une déclaration du vendredi 22 mars au soir. La même source a précisé que douze des trente-deux communes de l’archipel des Antilles françaises souffraient « d’interruptions totales ou partielles » depuis mardi soir, en raison d’actes de vandalisme faits sur le système de distribution d’eau. Les travaux de réparation nécessitaires pourraient prendre entre dix et douze jours, selon les pires estimations de la préfecture. « On a livré et distribué 92 palettes d’eau aujourd’hui, sur demande des municipalités », a ajouté la préfecture.
Cette situation a été exacerbée par une grève récente des employés du Syndicat mixte de gestion des eaux et assainissement de la Guadeloupe (SMGEAG), une entité publique en Guadeloupe, qui a perturbé davantage la distribution de l’eau potable, qui était déjà en situation critique.
Le CHU a également été touché par cette situation. « Cela aurait pu entraîner des conséquences dramatiques », a déclaré la préfecture dans un communiqué de presse jeudi.
En conséquence, nombre d’écoles et d’entreprises ont dû suspendre leurs activités dans plusieurs municipalités, amenant l’UDE-Medef et les représentants de la Chambre de commerce et d’industrie à demander des mesures urgentes. « Nous souhaitons un service minimum de cinq à six heures par jour, aux heures les plus propices », a requis la présidente du Comité du tourisme des îles de la Guadeloupe vendredi dernier, mettant en évidence « l’effet dévastateur » que cette situation a sur la région.
En raison d’années de mauvaise gestion et de systèmes obsolètes, la Guadeloupe subit régulièrement des coupures d’eau orchestrées par l’opérateur pour approvisionner les différentes communes de l’archipel. Depuis la fin de 2021, un seul organisme tente de remédier à ces problèmes, mais il rencontre divers problèmes politiques et financiers.
Cet organisme est soutenu par les principales collectivités et l’État, dans le cadre d’un plan de gestion conjoint doté d’un budget de plus de 300 millions d’euros.
Cependant, nombreux sont les experts qui pensent qu’il serait nécessaire d’investir plus d’un milliard d’euros pour remplacer les conduites d’eau permettant l’évasion d’au moins 50% de l’eau produite.