« Le dicton dit si tu veux amuser Dieu, parle-lui de tes projets. La pandémie du Covid-19, le conflit en Ukraine, et l’augmentation de l’inflation, tous ont déjoué les plans de nombreux gestionnaires de fonds. Comment peut-on considérer, dans les allocations d’actifs, des risques comme Trump, les tensions à Taïwan, ou la montée des extrêmes droites en Europe? Certaines de ces crises sont imprévisibles et la plupart défient toutes les lois, parfois même la logique. Nous sommes forcés de faire face à ces crises comme des poussées tectoniques.
D’une autre part, certains faits comme le changement climatique, l’épuisement de la biodiversité et la diminution des ressources naturelles sont connus. Nous, les citoyens, les entreprises, les consommateurs et les financiers, nous pouvons agir sur ces faits. Ces faits nous imposent une transformation de notre mode de vie, être plus modérés et plus solidaires. Nous n’avons pas d’autre choix, comme le philosophe Emmanuel Mounier le soulignait.
À la base, la question du profit est indispensable pour les investissements nécessaires à la transformation de l’économie, tel que stipulé par les normes comptables internationales. La plupart des grandes entreprises cotées, à l’exception de quelques entreprises certifiées B Corp, ne sont pas des entreprises à mission. Leur but est de faire du profit pour leurs actionnaires. La responsabilité des représentants des actionnaires est de protéger leurs intérêts financiers. C’est l’orthodoxie financière. Cependant, le profit n’est qu’un moyen. »
Il est clair qu’il existe une incohérence entre les principes orthodoxes et le réchauffement climatique. Un bénéfice qui ne respecte pas ces considérations est une fausse représentation des gains, car il détourne des fonds de la société et de la nature, sans se soucier de leur durabilité.
Une responsabilité fiduciaire « consciente » présente deux aspects : l’objet social des entreprises (organisations à mission) et les investisseurs en quête d’un rendement lié aux critères de durabilité.
La réglementation SFDR (Régulation sur la Divulgation Financière Durable) de l’UE intègre ces restrictions en classifiant les investissements pour les individus et les professionnels selon le degré d’application de moyens permettant d’évaluer les politiques environnementales, sociales et de gouvernance des entreprises. Si l’application de ces moyens est satisfaisante, le bénéfice de l’actionnaire ne devrait pas être une illusion.
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