Marc Behm est l’auteur de « A côté de la plaque », traduit en français par Nathalie Godard. L’avant-propos a été écrit par François Guérif et publié par Rivages dans leur collection « Noir. Les iconiques de François Guérif », pour un total de 238 pages et un coût de 8,90 €.
Par ailleurs, Lucas Belvaux a écrit « Les Tourmentés », un livre de 348 pages disponible chez Folio pour 8,90 €.
John Wainwright a concocté « Les Trois Meurtres de William Drever », connu aussi sous le nom de « Distaff Factor » en anglais, traduit en français par Clément Baude et publié par 10/18. Le livre comporte 312 pages et coûte 8,60 €.
François Guérif, un éditeur et historien du cinéma noir, est aussi remarquable. C’est comme si son univers personnel correspondait à une zone de haute sécurité, et sa passion, à l’assemblage de Smith & Wesson. Guérif a créé les collections « Noir » et « Thriller » chez les éditions Rivages en 1986. Il a introduit plusieurs figures du crime, notamment James Ellroy, Edward Bunker, Denis Lehane et James Lee Burke.
La vision de Guérif peut être comparée à celle de l’artiste Pierre Soulages : un noir intense mais toujours jouant avec des nuances lumineuses, un travail détaillé sur une matière brute. Jeanne Guyon, qui dirige Rivages « Noir », a eu la brillante idée de l’inviter à sélectionner les meilleures œuvres parmi le millier de titres qu’il a publiés.
Sous l’intitulé « Iconiques », onze ouvrages inévitables se font remarquer, portant les signatures de Bunker, James, Chavarria ou Behm. Marc Behm (1925-2007), célèbre pour son œuvre « Mortelle randonnée » et « La Reine de la nuit », se distingue également avec « A côté de la plaque » (1993), l’un de ses travaux les plus déroutants. Patrick Nelson, descendant tourmenté d’une paire de millionnaires, doit faire face à une série de déboires, allant de sa romance instable et la gestion de son garage, à la rencontre d’un démon nocturne qui manie la hache en public. L’histoire alterne intelligemment avec le récit extraordinaire d’une aventure africaine où le protagoniste se voit en Jungle Jim luttant contre des animaux hallucinants tels que des araignées-loups de la taille de tabourets. Un pur délice. Ainsi, cette passion pour le roman policier se dévoile en onze étapes, les prochaines porteront les noms d’Edmund Burke ou Jack O’Connell.
Lucas Belvaux, qui a travaillé en tant qu’acteur pour Boisset, Chabrol et Rivette, et est un cinéaste de film noir axé sur le thème social dur, ne s’est aventure dans le domaine de l’écriture romanesque qu’une seule fois pour le moment. Son unique travail est ‘Les Tourmentés’, un romain oscillant entre le drame psychologique et le suspens aventureux, rappelant les tragédies mélancoliques et la célèbre « Chasse du comte Zaroff » (un film réalisé par Ernest B. Schoedsack en 1934).
Le roman est composé de 85 brefs chapitres écrits à la première personne et présente une histoire complexe impliquant un trio de personnages : une riche veuve nommée Madame, son fidèle majordome Max et Skender, un ex légionnaire devenu vagabond. Le roman expose leurs divers supplices ; Madame, qui a été mariée à un chasseur fanatique; Max qui sert une femme autant respectée qu’intouchable, et Skender, qui n’a pas réussi à s’adapter à la vie civile et familiale après l’armée.
Un pacte sanglant est établi entre les trois le jour où Madame, alors veuve, décide de chasser l’homme, qui s’avère être Skender, un ancien camarade d’arme de Max. Le récit alterne entre les perspectives, celle de la proie (Skender) qui voit cela comme une opportunité de redresser sa vie, et celle de Max et Madame pour qui l’expérience est une sorte de sacrement cynégétique. Cependant, Belvaux ne s’arrête pas là; il ne se contente pas de mettre en marche un scénario à suspense, mais va plus loin en plongeant profondément dans l’analyse psychologique des personnages, traquant leurs motivations intérieures plutôt que la poursuite d’une proie.
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