D’après une mention du service russe des renseignements financiers consultée le vendredi 22 mars, le « mouvement international LGBT » a été ajouté à la liste des organisations déclarées « terroristes et extrémistes » par la Russie. Cette mesure est un renforcement de la répression exercée sur les minorités sexuelles par les autorités. En novembre 2023, la Cour suprême russe l’avait interdit, même s’il n’existe pas d’organisation de ce nom en Russie. Cette décision vague a permis d’imposer des peines de prison sévères.
Ayant été réélu pour un mandat de six ans, le président Vladimir Poutine continue de mettre en avant « la famille » et la religion face à une description de l’Occident comme étant « décadent » ou « sataniste ». Depuis le début du conflit avec l’Ukraine initié fin février 2022, la répression des minorités sexuelles par les autorités russes s’est intensifiée.
Mercredi, les dirigeants d’un bar dans l’Oural ont été mis en détention provisoire. Ils encourent jusqu’à dix ans de prison pour « extrémisme » LGBTQ+. L’accusation a fait savoir que « l’enquête a révélé que les accusés, des individus à l’orientation sexuelle non traditionnelle, soutenaient également les positions et les actions de l’association publique internationale LGBT, interdite sur notre territoire ».
Il s’agit du premier cas de poursuites pénales pour cette raison. Cependant, plusieurs citoyens russes ont récemment été condamnés à payer des amendes pour, par exemple, avoir posté des photos avec des drapeaux arc-en-ciel en ligne ou, dans le cas de deux femmes, pour avoir diffusé une vidéo de leur baiser sur internet.
Depuis 2013, il existe un règlement en Russie qui proscrit la « propagande » des « relations sexuelles non traditionnelles » visant les mineurs. À partir de la fin de 2022, le cadre de cette loi a été significativement étendu pour proscrire désormais n’importe quelle sorte de « propagande » LGBTQ+ dans les média, sur internet, dans la littérature et dans les films. Au mois de juillet 2023, le parlement Russe a approuvé une réglementation qui interdit spécifiquement aux individus transgenres de se soumettre à des interventions chirurgicales et des thérapies hormonales.