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22 mars 2024 14 h 10 min

« ONU: Régulation de l’intelligence artificielle »

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Une avancée majeure a été réalisée. En raison de l’augmentation exponentielle des applications de l’intelligence artificielle (IA), suscitant à la fois excitation et appréhension, l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies (ONU) a demandé, le jeudi 21 mars, dans sa première résolution sur ce sujet, la création de « normes » internationales pour assurer des outils « sûrs », tout en respectant les droits de l’homme.

Cette résolution, proposée par les États-Unis et adoptée par consensus, est « une avancée historique dans la mise en place de lois internationales claires pour l’intelligence artificielle », a déclaré la vice-présidente américaine, Kamala Harris. Selon elle, ces technologies doivent être conçues de manière à « prévenir tout dommage potentiel » tout en garantissant que chacun puisse « bénéficier de ses avantages ».

« Briser la barrière numérique »

La résolution, qui exclut l’IA dans le domaine militaire, précise « qu’il est nécessaire d’élaborer des normes pour assurer que les systèmes d’intelligence artificielle soient sûrs, sécurisés et dignes de confiance ». Le but est de « promouvoir plutôt que d’entraver la transformation numérique et l’accès équitable aux bénéfices apportés par ces systèmes », en vue d’atteindre les objectifs de développement durable de l’ONU, dans le but d’assurer un futur meilleur pour toute l’humanité d’ici 2030.

La focalisation principale de la résolution est effectivement les avancées potentielles de l’IA en matière de développement, visant à « réduire l’écart numérique » entre et au sein des pays. Selon Richard Gowan, analyste au groupe de crise international, qui a parlé à l’agence France-Presse, ce focus sur le développement est une tentative délibérée des États-Unis pour attirer la sympathie des pays plus pauvres. Il est « plus aisé » d’éviter immédiatement les problématiques de sécurité pour une initiative initiale.
L’ambassadrice des États-Unis à l’ONU, Linda Thomas-Greenfield, a souligné les opportunités offertes par l’IA pour « intensifier la lutte contre la pauvreté, sauver des vies et protéger notre planète », en mentionnant le diagnostic médical et l’agriculture en particulier.
Le danger des deepfakes
Néanmoins, l’IA pose également des « défis existentiels universels », a tenu à souligner l’ambassadrice, se préoccupant en particulier des deepfakes, qui pourraient « compromettre l’intégrité du débat politique dans cette année où plus de la moitié du monde votera pour ses leaders ».
Le texte met également l’accent sur les risques représentés par les technologies créées ou utilisées dans de « mauvaises intentions ou avec l’objectif de nuire ». Il admet que, sans la mise en œuvre de « garanties » appropriées, l’IA pourrait porter atteinte aux droits de l’homme, renforcer les préjugés et les discriminations, et mettre en péril la protection des données personnelles.
Il appelle donc tous les États membres et les autres parties concernées à « ne pas utiliser ou cesser d’utiliser des systèmes d’intelligence artificielle qui ne peuvent être utilisés dans le respect des droits de l’homme ou qui présentent des risques excessifs pour l’exercice des droits de l’homme. »

De nombreuses alertes sont émises sur les dangers associés particulièrement aux outils d’intelligence artificielle (IA) générateurs, menaçant la démocratie et la société en produisant de faux visuels et discours infiltrant les campagnes électorales.

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, identifie la régulation de l’IA comme une question cruciale. Sa proposition est la formation d’un organisme onusien similaire à l’ Agence Internationale de l’Énergie Atomique (AIEA) par exemple.

Soulignant souvent les dangers liés à la désinformation et aux biais, il a récemment mis en évidence les « préjudices » des technologies principalement développées par des hommes et qui « négligent » les besoins et les droits des femmes. Selon lui, « Les hommes dominant les algorithmes pourraient effectivement programmer des inégalités dans des domaines comme l’aménagement urbain, la solvabilité ou l’imagerie médicale, pour des années à venir. »

Richard Gowan suppose que « Je ne pense pas que les États-Unis souhaiteraient laisser Guterres conduire cette discussion si délicate, donc ils interviennent pour façonner le débat », décrivant une « compétition » entre les États-Unis, la Chine et d’autres pays pour être en tête sur cette question sociétale.

En mars, le Parlement européen a voté une législation unique mondiale pour réguler les systèmes d’IA, y compris ChatGPT. Cela reflète aussi la préoccupation des législateurs à contrôler les éventuelles dérives liées à cette technologie, sans pour autant entraver la capacité d’innovation.

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