Au Community College de Philadelphie, situé au nord-est des États-Unis, une table remplie de petits cadeaux est installée à l’entrée. Sur cette table, une affiche invite les passants à s’inscrire pour voter. Cet établissement d’éducation supérieure public a lancé cette initiative pour inciter les jeunes à s’inscrire sur les listes électorales avant les primaires démocratiques et républicaines du 23 avril en Pennsylvanie, et l’élection présidentielle du 5 novembre. Une jeune fille qui va avoir 18 ans cet été a pris le temps de remplir le formulaire. Au total, onze inscriptions ont été enregistrées en deux heures ce mercredi 13 mars. Comme l’explique Olivia Edwards, qui gère le programme, chaque inscription est célébrée. Cependant, l’apathie est présente. Beaucoup de jeunes avouent qu’ils ne sont pas certains de vouloir aller voter.
Cela reflète bien l’état d’esprit des moins de 30 ans, peu enthousiastes à l’idée de revivre le même duel qu’il y a quatre ans entre l’actuel président démocrate, Joe Biden, et son prédécesseur républicain, Donald Trump. Ce dernier est d’ailleurs le seul candidat républicain en course, suite à l’abandon de Nikki Haley, sa rivale, après sa défaite lors du Super Tuesday le 5 mars. Les deux candidats sont extrêmement impopulaires.
Au Community College et à l’université publique Temple, deux institutions accueillant des étudiants de diverses origines socio-économiques, la plupart des élèves déplorent un choix entre « deux mauvaises options ». Certains sont plus crûs et qualifient le choix de « merdique ».
« Rien n’a vraiment changé », concluent-ils.
Malgré un vote prévu pour être extrêmement compétitif, les individus de moins de 30 ans représentent une importante force politique. Bien qu’ils aient tradionnellement une faible participation électorale comparée à leurs aînés, leur engagement a été particulièrement notable en 2020. La moitié d’entre eux s’étaient rendus aux urnes, augmentant leur participation de 11 points par rapport à 2016, et Joe Biden en avait bénéficié considérablement, d’après le Circle, un institut de recherche affilié à l’université Tufts (Massachusetts). Les swing states, qui peuvent basculer d’une tendance à l’autre, sont d’une importance capitale. Par exemple, le candidat démocrate avait gagné la Pennsylvanie il y a quatre ans avec seulement quatre-vingt mille voix de plus que le républicain. « Joe Biden a besoin que les jeunes électeurs, en particulier, se mobilisent », déclare Daniel Hopkins, professeur à l’université de Pennsylvanie. « Car une des grandes forces de Donald Trump est d’augmenter considérablement la participation de ses électeurs. »
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