Le vendredi 22 mars, l’Etat israélien a proclamé la confiscation de 800 hectares de territoire dans la vallée du Jourdain, en Cisjordanie occupée, coïncidant avec la visite d’Antony Blinken, le Secrétaire d’État américain, en Israël. La Paix Maintenant, l’organisation israélienne qui s’oppose à la colonisation, a déclaré que c’est la saisie de territoire palestinien la plus massive depuis les pactes de paix d’Oslo en 1993.
Bezalel Smotrich, qui est un membre important de l’extrême droite israélienne et du mouvement de colonisation de la Cisjordanie, et qui est aussi le ministre des Finances, a révélé l’annonce de « déclarer environ 8 000 dounams [800 hectares] en tant que terres de l’État d’Israël dans la Vallée du Jourdain », selon une déclaration de son bureau. Selon le rapport, cette action est « une démarche majeure et éclatante en faveur de la colonisation » juive en Cisjordanie.
L’ONU souligne régulièrement que la colonisation israélienne en Cisjordanie (y compris à Jérusalem-Est, qui a été annexée) est contraire au droit international, et critique toute tentative de colonisation juive dans les territoires palestiniens occupés comme étant l’un des principaux freins à une résolution durable de la paix entre Israël et les Palestiniens.
Dans une déclaration, l’association La Paix Maintenant a défini la date retenue pour cette déclaration de confiscation, qui coïncide avec la visite de M. Blinken, comme une « provocation ».
« Selon une déclaration de l’organisation, le Premier ministre Benyamin Nétanyahou et M. Smotrich sont engagés à défendre les intérêts d’un petit groupe de colons recevant des milliers de dounams, quitte à entrer en conflit avec le reste du monde et à nuire aux propres intérêts du peuple israélien. Ils donnent l’impression qu’il n’y a point de conflit politique à résoudre ou de guerre à conclure.
Concernant les sanctions financières, M. Blinken et M. Nétanyahou ont eu une rencontre à Tel-Aviv le vendredi, sur fond de désaccords significatifs entre le gouvernement israélien et son principal soutien international, Washington, concernant la manière de gérer la guerre à Gaza. Cette guerre a commencé avec une attaque du Hamas, le mouvement islamiste palestinien, le 7 octobre 2023, qui a entraîné plus de 1 160 décès du côté israélien.
En réponse, Israël a promis de détruire le Hamas et a lancé une offensive massive qui a, jusqu’à présent, causé la mort de près de 32 000 personnes à Gaza, selon le ministère de la santé du Hamas. Parallèlement à l’escalade de la violence en Cisjordanie accompagnée par la guerre à Gaza, les États-Unis ont imposé des sanctions financières à certains colons israéliens considérés comme « extrémistes ».
« Alors que certains en Israël et autour du monde essaient de miner notre droit à la Judée-Samarie [la Cisjordanie], nous encourageons la mise en place des colonies à travers un effort acharné et une stratégie réfléchie à travers le pays », selon M. Smotrich. Il ajouta que cette annonce contribuera à la construction et au renforcement de la vallée du Jourdain, selon le communiqué de son bureau.
Un rapport du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, publié le 8 mars, a mis en garde contre l’établissement et l’expansion des colonies israéliennes dans les territoires palestiniens occupés. Selon ledit rapport, cela pourrait constituer un « crime de guerre » et pourrait menacer la viabilité d’un futur État palestinien viable par l’élimination de toute option pratique pour sa création.
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