Arvind Kejriwal, le dirigeant du gouvernement régional de Delhi, est la dernière victime de la répression des dissidents orchestrée par Narendra Modi en Inde avant les élections générales, d’après des événements survenus le jeudi 21 mars. Cette arrestation intervient suite aux allégations de corruption liées à la politique de distribution d’alcool dans la capitale. Il est à noter que des accusations similaires avaient déjà envoyé son adjoint, Manish Sisodia, et deux autres dirigeants en prison en février 2023. En 2021, le gouvernement Kejriwal avait essayé de libéraliser le marché de l’alcool et de mettre fin au monopole de l’Etat.
C’est une tactique classique que le gouvernement national a adoptée. L’Enforcement Directorate, son organisme d’enquête spécialisé dans les infractions économiques et financières, a été envoyé sur les lieux. Ces agents ont fait irruption à la résidence officielle du chef du gouvernement de Delhi en fin de journée, soutenus par une forte présence policière aux abords de la propriété pour contrer toute manifestation de partisans.
Pour l’Aam Aadmi Party (Parti de l’Homme Ordinaire), auquel appartient Kejriwal, cette arrestation vise principalement à l’empêcher de mener sa campagne et à étouffer la voix de l’opposition. « C’est un complot politique », a protesté Atishi Marlena Singh, la ministre de l’éducation de l’Etat de Delhi, tout en actant que M. Kejriwal resterait à la tête du gouvernement de Delhi, même s’il était emprisonné.
Il est sous le radar depuis 2020.
Reconnu par sa moustache discrète et sa tenue modeste, cet ex-employé du service des impôts a fait une ascension fulgurante en politique, particulièrement à travers son engagement dans la lutte contre la corruption. Lors des élections de Delhi en 2015, il a délivré à Narendra Modi, le Premier ministre indien, sa première défaite électorale. « Arvind Kejriwal n’est pas seulement un individu. C’est une idée. Si un Arvind Kejriwal tombe, des milliers d’autres se relèveront pour défendre la Constitution et la démocratie en Inde », affirme Mme Atishi.
En Juillet 2023, il a rejoint les rangs de l’Alliance Indienne Nationale pour le Développement et l’Inclusion (connu sous l’acronyme INDIA), une coalition composée d’une trentaine de partis d’opposition, dans le but de contrer le Premier ministre actuel lors des prochaines élections de la Lok Sabha, la chambre basse du Parlement, qui auront lieu le 19 Avril.
Depuis quelques semaines, il tente d’éviter les convocations de l’Enforcement Directorate, dont il sait déjà l’issue. Il est surveillé de près par le gouvernement national depuis sa réélection à Delhi en février 2020 et sa victoire dans le Pendjab en 2022, où son parti a largement surclassé le Bharatiya Janata Party (le parti du peuple indien) du Premier ministre Modi.
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