A quelques mois des élections présidentielles vénézuéliennes, deux individus liés à la leader de l’opposition Maria Corina Machado ont été arrêtés à Caracas ce mercredi 20 mars. Sept autres mandats d’arrêt ont également été émis pour certains membres de son équipe. Maria Corina Machado, 56 ans, a dénoncé cette « répression brutale du régime envers ses équipes » en conférence de presse, y voyant un signe de « grande faiblesse » du gouvernement qui se sent « en échec ».
Sur un passage télé, Tarek William Saab, le procureur général, a expliqué que les neuf personnes arrêtées sont accusées de « complot déstabilisateur » et d’avoir planifié des « attaques contre des casernes ». D’après lui, les aveux d’une personne proche de Machado, arrêtée plus tôt en mars, ont aidé à faire éclater ce complot à la lumière. Machado a réfuté ces allégations, décrivant Saab comme un « procureur de la terreur ».
Ces récentes arrestations surviennent juste avant la date butoir du 25 mars consacrée à l’enregistrement des candidatures à la présidentielle. Dimanche dernier, le président actuel, Nicolas Maduro, a confirmé sa candidature pour un troisième mandat pour le Parti socialiste unifié, qui aura lieu le 28 juillet. L’opposition et Machado en tête, forcée de rester sur le carreau suite à sa condamnation pour inéligibilité de quinze ans confirmée par la Cour suprême de justice, sont sous pression. A l’heure actuelle, on s’interroge sur la possibilité de son retrait de la course en faveur d’un autre candidat.
Pas de cession.
L’inadmissibilité de Mme Machado aux élections est perçue par l’opposition comme une transgression des règles électorales convenues avec le gouvernement en octobre 2023. Cet accord, soutenu par les États-Unis et signé sous la tutelle de la Norvège, avait permis une suspension partielle des sanctions économiques exercées contre le pays. Gerardo Blyde, médiateur de l’accord, avait fait part à la radio de son espoir que le gouvernement pourrait encore rectifier la situation et permettre une compétition électorale sans entraves. Cependant, peu de gens semblent croire en cette possibilité.
Bien connue pour ses positions ultralibérales, son individualisme et sa détermination, Mme Machado a longtemps été une figure incontrôlable. Cependant, après avoir remporté les primaires avec plus de 90% des voix, elle est devenue le leader de l’opposition, un rôle qui est désormais incontesté. Le débat tourne maintenant autour de la question de son éventuel successeur. Sur les plateformes de médias sociaux, ses électeurs encouragent Mme Machado à rester ferme et à ne pas « laisser Maduro le dictateur choisir son adversaire ». Ils sont convaincus que l’abstention est le seul moyen de dénigrer le régime. Le reste de cet article est accessible uniquement aux abonnés.
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