Cette année, l’hiver, qui a perduré près de quatre-vingt-neuf jours, a cédé la place au printemps dans l’hémisphère Nord. La transition officielle s’est produite le mercredi 20 mars à 4 h 06 en France métropolitaine, marquant le jour de l’équinoxe, et donc la fin officielle de la période hivernale. C’est à ce moment-là que le soleil se lève à l’est et se couche à l’ouest, atteignant le zénith de l’équateur terrestre.
La question se pose souvent – pourquoi le 20 mars et non le 21 ? En réalité, la date de l’équinoxe varie entre le 19 et le 21 mars, une fluctuation qui se produit plus fréquemment qu’on ne pourrait le croire. Florent Deleflie, astronome à l’Observatoire de Paris-PSL, précise que pour le XXIe siècle, vingt printemps auront lieu le 19 mars, soixante-dix-huit le 20 mars et seulement deux le 21 mars.
Le début des saisons intermédiaires, printemps et automne, coïncide avec les équinoxes. Ce printemps calendaire est aussi appelé « astronomique », en raison de son lien avec le mouvement de la Terre autour du Soleil.
Notre planète ayant un axe de rotation incliné, la lumière solaire n’éclaire pas également ses hémisphères nord et sud, entrainant ainsi un décalage des saisons entre les deux. Lors de l’équinoxe, cependant, chaque hémisphère reçoit une quantité équivalente de lumière solaire, marquant un jour où la durée du jour est presque la même que celle de la nuit.
Alors, pourquoi la date de l’équinoxe fluctue-t-elle ? Deux phénomènes peuvent expliquer cette irrégularité.
Selon l’astronome Florent Deleflie, la Terre orbite autour du soleil pendant environ 365,25 jours, ce qui crée un décalage de six heures chaque année par rapport au moment où nous entrons dans une nouvelle saison. Par exemple, chaque printemps arrive six heures plus tard que celui de l’année précédente. Pour compenser ce décalage, le 29 février est ajouté tous les quatre ans, ce qui rend possible les années bissextiles comme l’était cette année. En absence de ce jour en plus, nous commencerions le printemps le 21 mars.
Deleflie mentionne également des « perturbations atmosphériques » de longue durée causées par les autres planètes influençant l’orientation de l’axe de rotation de la Terre. Ces perturbations agissent pour déplacer l’équinoxe de quelques minutes chaque année, résultant en un décalage d’un jour complet tous les soixante et onze ans.
L’Institut de mécanique céleste et de calcul des éphémérides (IMCCE), qui relève de l’Observatoire de Paris, a calculé que cette combinaison de décalages donne lieu à des dates variables pour les équinoxes. Ils ont déterminé que le printemps commence le 20 mars depuis 2008 et cela continuera jusqu’à 2044. Nous ne verrons pas un printemps commencer le 21 mars avant 2102.
De manière similaire, l’équinoxe d’automne peut varier entre les 21 et 24 septembre selon l’année. Ceci est valide jusqu’au solstice d’été.
L’attente impatiente de l’arrivée du printemps n’est pas seulement pour se libérer de la longue obscurité hivernale. C’est également le début de l’allongement des jours. Chaque jour, nous bénéficions d’environ trois à quatre minutes supplémentaires de lumière du soleil jusqu’au solstice d’été, avant que le nombre d’heures de lumière du jour ne commence à diminuer à nouveau. Les solstices sont les points de l’année où la différence de lumière solaire entre les hémisphères est la plus marquée et où les jours et les nuits sont les plus inégalitaires. Pendant le solstice d’été de l’hémisphère Nord, qui a lieu entre le 20 et le 22 juin, l’hémisphère nord de la Terre est penché vers le Soleil, donnant le jour le plus long et la nuit la plus courte de l’année. Le solstice d’hiver, ayant lieu entre le 20 et le 23 décembre, est l’opposé, entraînant le jour le plus court et la nuit la plus longue de l’année. Par ailleurs, il existe une autre version du printemps qui débute toujours le 1er mars, selon Météo-France. Ce printemps, dit météorologique, a été défini pour des raisons de commodité, explique Patrick Galois, prévisionniste chez Météo-France. Les saisons météorologiques suivent une division de l’année en saisons de trois mois, basée sur les cycles annuels de température.
D’après ce programme, le 1er mars inaugure toujours le printemps, suivi par l’été le 1er juin, l’automne le 1er septembre et l’hiver le 1er décembre. « Dès lors qu’on assigne décembre, janvier et février à l’hiver, et juin, juillet et août à l’été, alors le printemps se trouve logiquement en mars, avril et mai » explique M. Galois. Pour lui, le printemps est une saison pont entre l’hiver et l’été, ses couleurs oscillant entre ces deux saisons.
Les dates des saisons astronomiques et calendaires peuvent ne pas exactement coïncider dans la réalité, comme le souligne Patrick Galois. Il donne l’exemple du printemps du 1er mars, qui n’implique pas nécessairement des conditions météorologiques printanières. Il cite l’exemple des averses de mars, qui peuvent également arriver en avril.
Il souligne que même dans un contexte de changement climatique, le printemps météorologique débutera toujours le 1er mars. Selon lui, ce schéma saisonnier est utile pour « bien délimiter les périodes afin de faciliter les statistiques et les bilans » au sein de l’institut météorologique.
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