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« Incidents à Sciences Po: Tensions, pas fractures »

Notre établissement est depuis une semaine, au centre de controverses politiques et médiatiques. Le Comité Palestine de Sciences Po a orchestré une occupation de l’amphithéâtre principal le 12 mars, journée européenne de mobilisation universitaire pour la Palestine, avec des conférences dont une intitulée « Judéité et antisionisme ». Ce geste avait pour objectif de manifester un appui légitime aux résidents de Gaza, affectés par les privations et les bombardements de l’armée israélienne.

L’une des étudiantes membre de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF) s’est vu refuser l’entrée dans l’amphithéâtre, avant que l’administration permette finalement son accès. L’UEJF justifie ce refus initial par les croyances « sionistes » présumées de l’étudiante, ajoutant que des intimidations envers les étudiants juifs ont eu lieu dans la salle.

Néanmoins, pour le Comité Palestine, ces interdictions d’accès n’étaient pas basées sur des motifs religieux ou communautaires : ceux qui ont été écartés auraient auparavant filmé des participants de l’organisation sans leur permission, les rendant vulnérables à de sérieuses menaces et à du harcèlement.

Face à ces situations, nous exprimons à coup sûr notre horreur. Il est important de le souligner : il ne doit pas y avoir de compromis face à cette humiliation. Cibler des individus à cause de leur engagement politique ou les filmer, photographier sans leur accord est inacceptable. Si cet acte est avéré, nous le dénonçons. Cependant, la riposte appropriée n’est jamais vengeresse : elle doit être décidée par des entités académiques ou judiciaires.

C’est une forme de violence symbolique extrême, et légalement répréhensible, que d’interdire l’accès à une salle de conférence en raison des croyances politiques ou religieuses de quelqu’un. Une investigation sur « des incidents antisémites présumés » est en cours. Les rapports contradictoires nous appellent à la vigilance ; toutefois, si ces actions étaient confirmées, les coupables devraient être tenus responsables et sévèrement punis.

Il y a pourtant un autre point à aborder. Les punitions sont nécessaires ; mais que valent-elles si elles ignorent la souffrance de ceux qui endurent ces violences?

Le mardi 12 mars, des étudiants juifs pleuraient, se sentant stigmatisés pour leur identité plus que pour leurs convictions. Les membres du Comité Palestine vivent dans la crainte d’être exposés sur les médias sociaux. Des étudiants de toutes croyances et idéologies viennent en classe anxieux. Nous le comprenons : la situation politique est tendue – particulièrement pour ceux qui connaissent des victimes israéliennes et palestiniennes. Ne rajoutons pas de douleur inutile à cela.

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