Richard Moore, le directeur du renseignement extérieur au Royaume-Uni, et Simon Case, le secrétaire général de Downing Street, ont présenté leur démission d’un prestigieux club masculin de Londres le mercredi 20 mars. Cette décision a été prise suite à des critiques concernant leur adhésion à ce club exclusivement masculin.
Leur démission intervient 48 heures après la publication par le quotidien The Guardian d’une liste des membres les plus notoires du Garrick Club, un des gentlemen’s club les plus vénérables de Londres, fondé en 1831.
Le Garrick Club, comme d’autres clubs d’élite, est exclusivement masculin en vertu d’une ancienne règle toujours en usage, souvent critiquée en raison de son obsolescence et perçue comme un symbole de masculinité stérile sinon à la limite du chauvinisme dans des espaces de pouvoir et d’influence.
Parmi les plus importants des 1 500 membres du club figurent le roi Charles III, de nombreux ministres dont le vice-premier ministre, Oliver Dowden, des hauts fonctionnaires, une dizaine de juges, près de 150 avocats, ainsi que des artistes tels que les acteurs Brian Cox, Benedict Cumberbatch et Hugh Bonneville.
Le nom de Richard Moore, le dirigeant du MI 6, était également sur cette liste. Cette révélation a suscité des remous internes, selon The Guardian, d’autant plus que Moore a insisté à plusieurs reprises sur la nécessité d’augmenter la diversité au sein du MI 6, toujours considéré comme un bastion masculin à la James Bond, avec peu d’ouverture pour les femmes. Face à cela, Moore a choisi d’adresser un courrier à tous ses employés le mercredi matin, leur annonçant sa décision de quitter le club après en avoir discuté avec ses collègues féminines.
Dans son message relayé par la presse, il exprime son désir d’éviter que son affiliation au Garrick Club ne porte préjudice aux efforts menés au MI 6 pour remédier au problème de sous-représentation des femmes. Simon Case, le secrétaire général de Downing Street et le plus haut fonctionnaire du pays, a aussi choisi de se retirer du club, d’après l’agence Press Association. Quelques membres du Garrick Club, cités par The Guardian, ont pris la défense de la position du club, soutenant qu’ils militent pour que les femmes soient acceptées au sein de l’organisation. Un vote sur ce sujet en 2015 n’avait pas réussi à rassembler une majorité. Un nouveau vote est prévu pour le mois de Juin.
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