Stanis Bujakera, un journaliste congolais, a été relâché de la prison centrale de Kinshasa en République démocratique du Congo (RDC) dans la nuit du mardi 19 mars, comme l’a confirmé un collègue. Stanis, qui est à la fois le correspondant du magazine Jeune Afrique et de l’agence Reuters, était incarcéré depuis septembre. Il a été récemment condamné à une peine de six mois, déjà purgée sous forme de détention préventive, et à une amende d’un million de francs congolais (368 euros).
Patient Ligodi, le rédacteur en chef de Actualite.cd dont Stanis est aussi le directeur de publication adjoint, a annoncé à l’Agence France-Presse que « le parquet a annulé son appel, Stanis est maintenant libre, dans la voiture, je le ramène chez lui ». Antérieurement, M . Ligodi et l’avocat de Stanis avaient indiqué que le journaliste resterait en détention en attendant son procès en appel, conformément à une décision judiciaire.
Stanis a été arrêté le 8 septembre et était accusé, entre autres, d’avoir publié un article sous une autre signature qui comportait un « rapport faux » accusant le renseignement militaire d’être impliqué dans la mort de Chérubin Okende, un ex-ministre et parlementaire de l’opposition qui a été découvert mort et ensanglanté dans sa voiture le 13 juillet 2023.
Le 29 février 2024, le procureur général de la Cour de cassation a informé que l’autopsie et les expertises ont révélé que Chérubin Okende s’était suicidé », allant à l’encontre de la théorie de l’assassinat introduite par son parti qui s’est immédiatement indigné, criant au « déni de justice ».
Après le commencement d’un procès en octobre, où une audience s’est tenue tous les deux à trois semaines, Stanis Bujakera a été jugé coupable de tous les crimes retenus contre lui. La justice a statué que le journaliste cherchait à discréditer les institutions de la RDC. Cependant, le tribunal l’a condamné à une peine de six mois de prison, plutôt que les vingt ans requis par le parquet.
L’énoncé du verdict de M. Bujakera a provoqué des réponses parmi les groupes de protection des médias. Lundi, Reporters sans frontières (RSF) a accueilli favorablement la libération imminente de Stanis, en soulignant qu’à son avis, « il n’aurait jamais dû être arrêté, traduit en justice et condamné » dans ce qu’elle considère comme « un cas (…) fabriqué contre lui ».
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