Prabowo Subianto, le ministre de la défense en exercice qui avait revendiqué sa victoire le jour du vote, le 14 février, a été déclaré vainqueur du premier tour des élections présidentielles indonésiennes, a annoncé la commission électorale le mercredi 20 mars. L’ex-général de 72 ans a obtenu 58,6% des votes, battant ses deux adversaires Anies Baswedan (24,9%) et Ganjar Pranowo (16%) qui ont déjà manifesté leur intention de contester les résultats. En tout, 96 millions d’électeurs ont soutenu le ministre de la défense, par opposition aux 41 millions pour son adversaire le plus proche, Anies Baswedan.
Subianto, dont le passé militaire fait débat, remplacera Joko Widodo, plus connu sous le nom de Jokowi, à la présidence de la plus grande économie d’Asie du Sud-Est en octobre prochain. Il aura Gibran Rakabuming Raka, le fils du président sortant, comme vice-président.
Subianto, qui a postulé à la présidence pour la troisième fois après ses défaites en 2015 et 2019, avait déclaré une « victoire pour tous les Indonésiens » le soir du vote sur la base des premières projections. La présence de Gibran Rakabuming Raka à ses côtés a grandement aidé le businessman. Ses deux adversaires ont trois jours pour porter plainte devant la Cour constitutionnelle pour contester les résultats en invoquant de possibles fraudes ou irrégularités.
Peu de temps après l’élection, Ganjar Pranowo et son équipe ont rapidement levé des soupçons de fraudes « organisées, systématiques et en grand nombre », bien que sans apporter de preuves à leurs affirmations. D’après les avocats du président nouvellement élu, en raison du fossé significatif dans le nombre de votes entre Prabowo Subianto et ses deux adversaires, le résultat est peu susceptible d’être contesté, comme indiqué par les médias locaux.
Controverse passée
Prabowo Subianto, autrefois à la tête des forces spéciales, a été pointé du doigt par des organisations non gouvernementales et ses anciens supérieurs pour avoir supposément ordonné l’enlèvement de militants pro-démocratie à la fin des années 1990, pendant les derniers jours du régime de Suharto. Il a démenti ces allégations et n’a jamais été poursuivi en justice. Pendant longtemps, il a été interdit de visa aux États-Unis et en Australie à cause de ces accusations.
Cependant, grâce à une présence forte sur les médias sociaux, il a réussi à adoucir son image auprès des jeunes Indonésiens, qui sont souvent ignorants des allégations portées contre lui et respectent son engagement à continuer la politique du très aimé Jokowi.
Avant même l’annonce officielle de son élection, des leaders mondiaux ont commencé à féliciter Prabowo Subianto, y compris les premiers ministres du Royaume-Uni, des Pays-Bas, de Malaisie et d’Australie. Emmanuel Macron, le président français, l’a également félicité le 9 mars pour « son succès impressionnant aux élections ». Cependant, les États-Unis ont attendu l’annonce officielle, se limitant à féliciter le peuple indonésien pour sa réussite démocratique.
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