Une cour de justice à Barcelone a accordé, le mercredi 20 mars, la libération conditionnelle du footballeur brésilien Dani Alves, qui a été condamné à quatre ans et demi de prison pour viol. Il sera libéré moyennant le paiement d’une caution d’un million d’euros. Cette décision a été immédiatement critiquée par l’avocate de la victime, Me Ester Garcia, qui s’est dit extrêmement choquée et indignée. Elle a promis de faire appel, qualifiant la décision d’injuste et de privilège pour les riches.
La cour de justice de Barcelone a justifié sa décision en énumérant les multiples conditions de libération du footballeur, qui est un ancien joueur vedette de l’équipe nationale brésilienne, du Barcelona FC et du Paris Saint Germain et qui a fait appel de sa condamnation.
Il n’était pas encore connu au moment de la publication du communiqué si Alves ou son entourage seraient en mesure de payer la caution d’un million d’euros, par conséquent, la date de sa libération reste inconnue. Outre le montant de la caution, Alves devra également remettre ses deux passeports, espagnol et brésilien, et ne pourra pas quitter le pays, comme stipulé par le tribunal.
Depuis sa détention le 20 janvier 2023, il est également stipulé que Dani Alves devra se présenter chaque semaine devant le tribunal et répondre à toutes les convocations judiciaires jusqu’à ce que son nouveau procès ait lieu, dont la date est encore inconnue. De plus, le tribunal a décrété qu’il lui est interdit de s’approcher à moins d’un kilomètre de la résidence ou du lieu de travail de la victime et de lui envoyer des messages de quelque manière que ce soit.
Lors d’une session à huis clos mardi au tribunal de Barcelone, Dani Alves a sollicité sa libération provisoire. Toutefois, cette requête a été rejetée par le parquet en raison d’un risque élevé d’évasion. Par l’intermédiaire d’une vidéoconférence depuis la prison de Barcelone où il est enfermé, l’ancien joueur de la Seleçao a assuré au tribunal qu’il ne s’échapperait pas et a déclaré avoir foi en la justice, selon des informateurs judiciaires.
Sa défenseuse, Inés Guardiola, avait recommandé une caution de 50 000 euros en échange de la libération de son client. Elle n’a pas manqué de souligner que l’ancien footballeur avait déjà purgé un quart de sa peine initiale. Ce point a été pris en compte par le tribunal qui avait jusque-là refusé les multiples demandes de libération de l’ancien footballeur à cause du risque d’évasion, considéré comme élevé du fait de ses ressources financières.
Ester Garcia, l’avocate de la plaignante, a condamné cette décision finale jugeant que « c’est un scandale (…) de libérer une personne qui peut réunir un million d’euros en un clin d’oeil » sur la radio catalane RAC1.
Sumar, le parti de la gauche radicale membre de la coalition de gauche au pouvoir à Madrid, a également vivement critiqué cette décision. « Dani Alves peut attendre le verdict final chez lui car il a un million d’euros. La justice est patriarcale et de classe, ça suffit ! », a déclaré Sumar sur le réseau social X.
Le 22 février, Dani Alves a reçu une sentence de quatre ans et demi de prison pour avoir agressé sexuellement une femme dans un club de Barcelone lors de la soirée du 30 au 31 décembre 2022. Cette sentence est bien en dessous de la peine de neuf ans que le procureur avait demandée.
En plus de sa peine d’emprisonnement, le tribunal a demandé à Alves de verser 150 000 euros à la victime et a décrété une période de libération surveillée de cinq ans après sa sortie de prison. Il lui est aussi interdit de s’approcher de la victime pendant neuf ans et demi.
Durant son procès, Alves a maintenu que la relation sexuelle était consensuelle. Cependant, sa défense a été affaiblie par ses nombreux revirements de versions qui ont été ciblés par l’accusation.
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