Voici notre récapitulatif de la situation d’hier.
Le ministère de la santé du mouvement islamiste palestinien a annoncé, le mercredi 20 mars, que les attaques aériennes israéliennes ont causé la mort de 104 personnes en une journée, dont au moins 30 à Gaza. Rafah et le camp de Nousseirat, au centre de la région, ont également été ciblés par de nouveaux raids. Selon l’Agence France-Presse (AFP), les habitants recherchaient des survivants dans les décombres mercredi.
Jusqu’à maintenant, l’armée israélienne prétend avoir éliminé 90 combattants de Hamas et du Jihad islamique palestinien à l’hôpital Al-Shifa à Gaza et dans ses environs, et avoir arrêté « plus de 300 suspects ». Mardi, le leader du mouvement islamiste palestinien, Ismaïl Haniyeh, a blâmé Israël pour avoir « saboté » les pourparlers par l’opération continue contre l’hôpital, qui abrite des milliers de civils.
Antony Blinken, le secrétaire d’État des États-Unis, est arrivé mercredi au Moyen-Orient pour mener des pourparlers sur un cessez-le-feu à Gaza, où la population palestinienne risque la famine après cinq mois et demi de conflit entre Israël et le Hamas. Suite à sa visite à Djedda en Arabie Saoudite, M. Blinken ira en Égypte jeudi, puis en Israël vendredi. Les États-Unis redoublent d’efforts pour obtenir un accord de cessez-le-feu et persuader leur allié d’autoriser l’entrée de plus d’aide humanitaire dans le territoire palestinien dévasté et assiégé.
En plus du lourd tribut humain exigé par la guerre, l’internationale s’alarme face à la menace d’une famine imminente et une possible attaque terrestre sur Rafah, une ville densément peuplée au sud de l’enclave, prévue par Israël.
M. Blinken, ayant critiqué mardi dernier la réalité que tous les habitants de Gaza endurent une « grave crise alimentaire », doit discuter des efforts mis en oeuvre dans le but de parvenir à « un arrêt immédiat des hostilités garantissant la libération de tous les otages », selon le département d’Etat des USA. De plus, « l’augmentation des efforts internationaux pour renforcer l’aide humanitaire à Gaza ainsi que la coordination de la reconstruction post-conflit » feront partie des points de discussion.
Pendant cette sixième visite au Moyen-Orient depuis le début de la guerre le 7 Octobre 2023, on prévoit que M. Blinken rencontrera le prince héritier saoudien, Mohammed Ben Salmane. Une visite en Israël a été ajoutée à l’itinéraire, selon l’annonce mercredi du département d’Etat, dans le contexte de tensions croissantes entre Washington et son allié concernant la gestion de la guerre.
Israël a annoncé une visite à venir de son ministre de la défense à Washington. Yoav Gallant, le ministre de la défense israélien, est censé se rendre bientôt à Washington, alors que les États-Unis somment Israël de résister à lancer une grande offensive terrestre sur Rafah, où environ 1,5 million de Palestiniens sont regroupés, selon les Nations Unies, principalement déplacés par la guerre.
Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a envoyé une délégation à Washington suite à la requête du président américain Joe Biden pour des discussions sur une potentielle intervention. Selon les États-Unis, une attaque sur Rafah mènerait à plus de victimes, pourrait exacerbé la crise humanitaire existante, créerait du chaos à Gaza et isolerait davantage Israël sur le plan international.
Pendant ce temps, des négociations sont en cours au Qatar pour essayer de négocier un cessez-le-feu ainsi que la libération des otages détenus à Gaza et des prisonniers palestiniens en Israël.
D’après les agences d’ONU, plus de la moitié des résidents de Gaza, soit plus d’un million de personnes, sont en situation alimentaire catastrophique, surtout dans le nord de Gaza. La famine menace de ravager le secteur d’ici mai en l’absence d’interventions urgentes. Des photos de l’AFP ont mis en évidence la lutte des Palestiniens pour obtenir de la nourriture, des foules se pressant pour recevoir un sac de farine à Gaza. À Jabaliya, non loin de là, certains espéraient recevoir de la soupe aux carottes derrière un grillage fermé. À Rafah, des pluies torrentielles ont submergé les camps de réfugiés mardi, exacerbant la détresse de la population.
L’ONU a déclaré mardi que les restrictions strictes imposées par Israël sur l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza et l’éventuelle utilisation de la famine comme arme pourraient être considérées comme un « crime de guerre ». Depuis le commencement du conflit, Israël a instauré un siège total à Gaza, inspectant minutieusement chaque aide qui y est acheminée, qui est largement insuffisante, principalement via Rafah depuis l’Egypte.
Devant la situation humanitaire urgente, plusieurs nations organisent quotidiennement des largages de fournitures et ont établi une voie maritime à partir de Chypre, d’où un deuxième navire d’aide est prévu pour partir prochainement. Cependant, tous s’accordent à dire que ces méthodes d’approvisionnement ne peuvent pas remplacer les voies terrestres.
L’Arabie Saoudite a fait savoir qu’elle comptait faire un don de 40 millions de dollars (environ 37 millions d’euros) à l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA). Ces fonds contribueront à soutenir les « efforts d’aide humanitaire de l’UNRWA à Gaza », en fournissant « de la nourriture à plus de 250 000 individus et des tentes à 20 000 familles », d’après un communiqué du Centre de secours et d’aide humanitaire du roi Salman. « Il est crucial de répondre aux besoins pressants de la population de Gaza », qui pourrait être menacée par la famine, selon l’ONU, a ajouté le chef du KSrelief, Abdullah Al-Rabeeah.