Les dirigeants européens devant se réunir à Bruxelles les 21 et 22 mars n’étaient initialement pas censés discuter de l’extension de l’Union européenne (UE) à l’Ukraine. Avec les prochaines élections européennes programmées du 6 au 9 juin et le sondage prévoyant une montée de l’extrême droite, plusieurs nations, dont la France, préféraient patienter. Particulièrement parce que Viktor Orban’s Hungary est constamment prêt à opposer son veto, risquant de faire dérailler l’ensemble du processus et d’indiquer à Moscou une Europe divisée.
Malheureusement, les 27 membres ne pourront éviter une conversation controversée. La semaine dernière, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission, a présenté, comme promis lors de sa visite à Kiev le 24 février, le cadre des pourparlers entre l’UE et Kiev. Elle était bien consciente qu’à partir de ce moment, ils ne pourraient éviter d’évoquer ce sujet. Trois jours avant cela, à Bruxelles, elle avait pourtant assuré que ce texte ne serait « pas prêt avant les élections européennes ».
Le cadre de négociations est un plan politique pour les prochains échanges entre l’UE et l’Ukraine, qui est en lice pour l’adhésion depuis juin 2022. Son adoption marquera le début officiel des pourparlers avec Kiev. Il doit recevoir l’approbation unanime des 27 membres lors d’une conférence intergouvernementale. La convocation de cette conférence par la présidence tournante du Conseil de l’UE nécessite également l’unanimité.
Ursula von der Leyen s’est retrouvée dans une situation délicate entre les nations qui préconisent une intégration rapide de Kiev, notamment la Pologne et les états baltes, et ceux qui prônent une approche plus réfléchie, à savoir Paris, Berlin et Rome. Ayant besoin du soutien des 27 membres pour conserver son poste de présidente de la Commission après les élections, l’ancienne ministre d’Angela Merkel a cherché un compromis équilibré, ce qui a entrainé de nombreuses négociations délicates et compliquées.
Pour se préparer en vue de la présidence hongroise, von der Leyen a partagé un document avec les États membres à la mi-mars, lors de son voyage à Kiev. Parallèlement, elle a veillé à empêcher que les dirigeants nationaux ne doivent se prononcer sur la question lors des réunions du 21 et 22 mars. En se basant sur un rapport décrivant les progrès de l’Ukraine en vue de son adhésion à l’UE, la Commission a déclaré que l’Ukraine ne satisfait toujours pas aux critères nécessaires, principalement en ce qui concerne la protection des minorités hongroises sur son sol, pour débuter les discussions.
Il reste 33,48% de cet article pour les lecteurs abonnés.
Laisser un commentaire