Cette semaine, le documentaire est particulièrement à l’honneur. Dans « Une famille », la romancière Christine Angot utilise pour la première fois la caméra comme outil d’investigation pour interroger ses proches sur l’inceste qu’elle a subi pendant son adolescence. Avec « Averroès & Rosa Parks », Nicolas Philibert continue sa trilogie sur la psychiatrie, dont « Sur l’Adamant » était le premier volet, et se dirige vers de nouveaux environnements, spécifiquement les unités spécialisées de l’hôpital Esquirol à Saint-Maurice (Val-de-Marne). Dans « Le monde est à eux », deux professeurs de Drancy (Seine-Saint-Denis), Jérémie Fontanieu et David Benoît, tentent une nouvelle approche de l’enseignement.
A retenir
« Une famille » : Bouleversements et chaos
Elle a été reconnue comme romancière, scénariste, et a été adaptée au cinéma et au théâtre, mais maintenant, elle ajoute le rôle de réalisatrice à son actif. Christine Angot, née Schwartz, d’une mère juive et d’un père catholique, a vu son père l’abandonner et ne la reconnaître qu’à l’âge de 13 ans. C’est à ce moment-là que Pierre Angot commence à abuser de l’adolescente de façon répétée.
Christine Angot, se lance une fois de plus dans l’interprétation de sa tragédie personnelle, cette fois par le biais du cinéma. Retournant à Strasbourg, lieu de son viol, elle embarque Caroline Champetier, directrice de la photographie, dont le rôle s’avère plus compliqué ici, devant servir de témoin et de soutien à l’auteure. Elle parcourt son entourage et les interroge sur leur perception de l’inceste dont elle a été victime. Le deuil palpable et déchirant dans ce film est l’absence de la maison paternelle et l’amour, la tendresse et la protection qu’elle aurait dû lui offrir. Ce film documentaire audacieux est une production française réalisée par Christine Angot, d’une durée de 1h21.
Un an plus tard, Nicolas Philibert persiste dans le domaine de la psychiatrie à travers une série documentaire en trois parties, avec son film « Averroès & Rosa Parks » comme deuxième volet. Après avoir remporté l’Ours d’or de la Berlinale 2023 en filmant un hôpital de jour sur une péniche sur la Seine à Paris, il va à l’hôpital Esquirol à Saint-Maurice (Val-de-Marne) pour rencontrer les équipes des unités portant ces noms. Le film donne la parole à différents patients et praticiens, leur accordant le temps nécessaire pour exprimer leur douleur. Il va au-delà de la présentation de simples « cas », montrant des individus et leurs parcours de vie. Cependant, 80.71% du film reste à découvrir et est réservé aux abonnés.
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