En réponse à la récente déclaration du Ministère de l’économie et des finances qui prévoit l’annulation de certains crédits alloués au budget 2024, s’élevant à 904 millions d’euros, surtout dans les secteurs de l’enseignement supérieur et de la recherche, une interrogation se pose : Quelle est la future vision pour les universités destinées aux prochaines générations de la République ?
Les institutions universitaires en France, variées de par leur héritage, leurs disciplines spécialisées et leurs régions, n’ont pas toutes la même configuration. Contrairement aux grandes universités internationales qui tirent leur force de leur unicité, le modèle français plus hétérogène comprend des classes préparatoires ainsi que des établissements prestigieux, perpetuant ainsi la reproduction d’élites souvent déconnectées des vérités du pays.
Cette configuration, validée au plus haut échelon de l’État, a en revanche relégué les universités au rang de centres secondaires pour l’éducation, la recherche et l’insertion civique, nuisant ainsi à leur image auprès du public.
Promesse républicaine
L’apparition d’organismes de recherche post-guerre a encore complexifié le modèle français, engendrant une bureaucratie épuisante qui décourage et contrarie les porteurs d’initiatives. Face à leur faible visibilité dans les classements universitaires internationaux, le gouvernement a répondu en attribuant d’importantes sommes d’argent pour labelliser certaines universités comme centres de recherche intensifs. Ce procédé a crée des établissements à plusieurs niveaux et amplifié les inégalités qui persistent dans notre système éducatif.
L’université, en tant qu’entité locale intégrante pour les étudiants, est souvent considérée comme secondaire. La reconnaissance des compétences et de l’élan considérables de nos étudiants, désireux de prendre part à l’édification de leur nation, n’est pas suffisante.
Dans un contexte stressant et incertain pour une partie de la jeunesse, l’université, qui se doit d’être un symbole de la promesse républicaine de succès pour ceux dont le seul capital est la connaissance, les compétences et l’effort, doit demeurer le fondement de l’avenir et de l’intégration sociale et civique pour les enfants de la République, sans tenir compte de leurs origines sociales et géographiques.
La même opportunité est offerte à tous par l’université française. C’est ce qui fait la particularité de ce modèle républicain, un modèle que nous soutenons : une université ouverte à toutes et à tous, qui conjugue formation et recherche, qui est implantée localement dans son contexte socio-économique et qui fait partie du réseau universitaire, tant au niveau européen qu’international.
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