Quand le général Benny Gantz rencontre les ministres occidentaux en visite en Israël, il leur parle rarement en privé de quelque chose de différent de ce qu’il déclare publiquement à la presse. Les visiteurs espèrent voir en lui un adversaire. Cependant, ils ne voient qu’un membre du conseil de guerre, qui supervise les opérations à Gaza. Ils aspirent à une solution de rechange pour Benyamin Nétanyahou, mais ils sont confrontés à un simple gardien.
Le calme M. Gantz, ancien chef d’état-major aux grandes qualités et aux yeux d’acier bleu, est décrit par ses intimes comme le « grand homme dans la salle » au sein du gouvernement. Son humeur stable, ses attitudes directes et un peu rigides sont rassurantes. L’ancien parachutiste est bien aimé: il dépasse de beaucoup le premier ministre dans les sondages.
C’est surtout lui que le leader démocrate de la majorité au Sénat américain, Chuck Schumer, avait à l’esprit lorsqu’il a souhaité le 14 mars que les Israéliens retournent aux urnes pour éliminer l’extrême droite et M. Nétanyahou du pouvoir. M. Gantz représente l’Israël que le sénateur américain a aimé et soutenu toute sa vie, face à ces ministres suprémacistes, ouvertement génocidaires, qui menacent, d’après lui, de changer l’Etat hébreu en « paria ».
Au début de mars, le général a défié Benyamin Nétanyahou en se rendant à Washington sans lui demander l’autorisation. Il a quitté la Maison Blanche stupéfait par la force des critiques de l’administration américaine. Son entourage a dit au média en ligne Axios que Israël était « dans une situation difficile » face à cet allié qui l’encourage à arrêter de faire souffrir les civils de Gaza.
Il est respectueux des consignes.
Malgré les manifestations récentes demandant des élections, la majorité des citoyens israéliens exprime, via des sondages, leur désintérêt pour un processus électoral tant que le conflit persiste. Premier Ministre Netanyahou s’engage fermement à maintenir les opérations militaires à Gaza jusqu’à une « victoire totale », tout en résistant aux « pressions » américaines. Du côté du général qui dirige le petit parti centriste Résilience pour Israël, le discours tourne autour de l' »unité ». Un de ses collaborateurs a, cependant, admis qu’il est difficile de trouver des justifications pour rester au gouvernement.
En février, des manifestants qui protestaient contre lui devant sa maison près de Tel-Aviv ont rapporté une déclaration intéressante de M. Gantz. Interrogé sur ce qu’il ferait s’il devenait Premier ministre, il a répondu : « Si je deviens Premier ministre demain, je ferai quoi ? Exactement la même chose. Libérer les otages (capturés par le Hamas lors de l’assaut du 7 octobre) et continuer le combat. »
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