Catégories: Actualité
|
19 mars 2024 10 h 10 min

Commandant ukrainien veut systèmes sans pilote

Partager

Découvrez tous nos contenus, y compris nos articles, nos évaluations approfondies et nos reportages concernant le conflit en Ukraine. Le « Monde » propose également de nombreux décodages et chroniques.

Emmanuel Macron défend ardemment Kiev, courant le risque de s’alienner sur le plan politique français. Les œuvres de Pouchkine, Dostoïevski, et Tolstoï ont été expurgées des bibliothèques ukrainiennes. La présence presque invisible de soldats occidentaux en Ukraine est également à noter.

Des soldats indiens ont été incorporés de manière forcée dans l’armée russe. La victoire de l’Ukraine dans le conflit est-elle encore envisageable ? Au Donbass, les troupes ukrainiennes se hâtent pour renforcer leurs fortifications pour faire faire front à l’avancée de la Russie.

Découvrez la nouvelle vie de l’actrice russe Chulpan Khamatova qui s’est exilée en Lettonie. L’adoption de l’ukrainien comme langue est maintenant vu comme un acte de résistance : « Entendre la langue russe suscite en moi l’envie de vomir ». Maria Andreïeva, dont le mari a été mobilisé russe, exprime ses remords pour ne pas avoir pu le retenir.

Voici nos réponses à certaines de vos interrogations les plus courantes. Comment les drones sont-ils utilisés par Moscou et Kiev ? La rivalité de drones entre la Russie et l’Ukraine a atteint un niveau sans précédent au cours des derniers mois. Un rapport publié en mai 2023 par un think tank britannique spécialisé en défense indique que l’Ukraine perd environ 10 000 drones par mois sur le champ de bataille, soit plus de 300 par jour. Pour perspective, notez que l’armée française a un peu plus de 3 000 drones dans ses réserves.

Ukrainians and Russians largely employ inexpensive, civilian-grade small unmanned aerial vehicles (UAVs), which are plentiful. These are utilised for battlefield surveillance, troop or artillery fire guidance, and are sometimes jury-rigged to carry small explosive payloads that they drop onto trenches or armoured vehicles.

Suicide drones, though less common, also play a significant role. These explosive-laden UAVs are launched over the frontline without a pre-determined target. Moscow uses Lancet-3, Russian drones, as well as Iranian-made Shahed-136. Despite not having a noteworthy war fleet, Ukraine taunts its enemy with unmanned marine vessels – remotely guided small kayaks stuffed with explosives (450 kilograms of TNT).

Indicative of the significance drones have in their operations, both Ukrainians and Russians have organised ways to sustain their forces over time, including not only bulk buying civilian drones from the market, but also setting up endogenous production capabilities. While it was in the beginning stages at the outset of the Donbass war ten years ago, the Ukrainian national industry has since grown. At the end of August, the Ukrainian Minister for Digital Transformation announced that a clone of the Russian Lancet drone had been developed and would soon be deployed under the name Peroun, the Slavic god of lightning and thunder.

La Russie est confrontée à des restrictions dues aux sanctions occidentales, qui entravent son accès aux composants électroniques. Toutefois, selon le renseignement américain, il semble que la Russie ait débuté la construction d’une usine dans la zone économique spéciale d’Alabouga, avec l’intention d’y produire des drones-kamikazes conçus d’après le modèle iranien Shahed-136.

Concernant les stocks de missiles russes, obtenir une information précise représente un véritable défi, voire une impossibilité. Des données sont régulièrement divulguées par les services de renseignement ukrainiens, mais leur fiabilité est souvent mise en cause.

Selon les dires d’Andri Ioussov, le porte-parole du renseignement du ministère de la défense, relayé par Liga.net, l’armée russe comptait à son actif environ 2 300 missiles balistiques ou de croisière avant le déclenchement du conflit et possédait encore plus de 900 unités en début d’année. À cela s’ajoutent, a-t-il indiqué, environ dix mille missiles antiaériens S-300, d’une portée de 120 kilomètres environ, et un nombre conséquent de S-400, modèle plus récent avec une portée triplée. En août, Vadym Skibitsky, le second du renseignement, avançait le chiffre de 585 missiles d’une portée dépassant 500 kilomètres.

Quant à la capacité de production, de nombreux experts estiment qu’elle pourrait atteindre une centaine de missiles balistiques ou de croisière par mois. Le renseignement évaluait en octobre cette production à 115 unités.

Selon des informations, la Russie aurait acheté des missiles à courte portée de l’Iran et de la Corée du Nord, et continue à faire ces acquisitions. Reuters, en s’appuyant sur plusieurs sources iraniennes, rapporte que depuis janvier, 400 missiles iraniens de type Fateh-110 (portée de 300 à 700 kilomètres) auraient été livrés à la Russie, à la suite d’un accord. Les détails sur le nombre de missiles nord-coréens que la Russie a obtenus restent flous, cependant, 24 ont été lancés en Ukraine entre le 30 décembre 2023 et le 7 février 2024, d’après le procureur général Andriy Kostin. L’analyse des experts suggère qu’il pourrait s’agir de KN-23 et KN-24 avec une portée d’environ 400 kilomètres.

Par ailleurs, les États-Unis ont approuvé le transfert de chasseurs F-16 à l’Ukraine en août 2023, répondant à une requête de longue date du président ukrainien. Bien qu’il y ait un potentiel de plus de 300 F-16 répartis dans neuf pays européens incluant la Belgique, le Danemark, la Grèce, les Pays-Bas et le Portugal, tous les pays possédant ces avions ne peuvent pas les céder immédiatement.

Volodymyr Zelensky, le président ukrainien, a mentionné un nombre de 42 F-16 promis par les alliés occidentaux à Kiev, mais cette assertion n’a pas été validée. Le Danemark s’est engagé à dispenser 19 de ces avions, avec les six premiers n’étant pas attendus avant la fin de 2023, huit autres en 2024 et cinq en 2025, comme l’a annoncé la première ministre danoise, Mette Frederiksen. Les Pays-Bas, qui se sont également engagés à donner des F-16, possèdent 42 unités, mais n’ont pas précisé combien ils prévoient en transférer.

Dans le contexte de l’entrainement des pilotes ukrainiens pour manier les avions de guerre américains, onze pays partenaires de Kiev ont déclaré assumer cette responsabilité. Selon l’OTAN, les soldats ukrainiens ne pourront opérer ces avions qu’au début de l’année 2024 dans un contexte de combat. Cependant, d’autres experts prédisent que cela ne se produira qu’à l’été 2024.

La question demeure : quelle assistance militaire Kiev reçoit-elle de ses alliés ?

Malheureusement, deux ans après le lancement du conflit à grande échelle, le soutien de l’Occident à Kiev semble ralentir. En comparaison avec la même période de l’année précédente, l’aide récemment promise de août 2023 à janvier 2024 a chuté, comme indiqué dans le dernier rapport de l’Institut Kiel, publié en février 2024. Cette tendance pourrait persister, le Sénat américain ayant du mal à approuver de nouvelles aides et l’Union européenne (UE) ayant lutté pour adopter une aide de 50 milliards le 1er février 2024, due au blocage hongrois. Il convient de noter que les deux paquets d’aide ne sont pas inclus dans le compte rendu final de l’Institut Kiel qui s’est terminé en janvier 2024.

Selon les informations de l’institut allemand, le nombre de donateurs diminue et se recentre autour d’un groupe de pays : les États-Unis, l’Allemagne, les pays du nord et de l’est de l’Europe, qui offrent à la fois une aide financière significative et de l’armement de pointe. En tout, depuis février 2022, les pays soutenant Kiev se sont engagés à apporter au moins 276 milliards d’euros d’aide, qu’elle soit militaire, financière ou humanitaire.

En termes absolus, les nations les plus prospères se sont révélées être les plus généreuses. Les États-Unis sont sans conteste les plus grands donateurs, ayant promis plus de 75 milliards d’euros d’aide, dont 46,3 milliards d’euros pour l’aide militaire. Les États membres de l’Union européenne ont promis des aides à la fois bilatérales (64,86 milliards d’euros) et collectives à partir des fonds de l’Union européenne (93,25 milliards d’euros), totalisant 158,1 milliards d’euros.
Cependant, lorsqu’on compare ces contributions au produit intérieur brut (PIB) de chaque pays donateur, le tableau change. Les États-Unis glissent au vingtième rang (0,32% de leur PIB), loin derrière les pays frontaliers de l’Ukraine ou les anciennes républiques soviétiques alliées. L’Estonie est en tête en termes d’aide en pourcentage du PIB avec 3,55%, suivie par le Danemark (2,41%) et la Norvège (1,72%). La Lituanie (1,54%) et la Lettonie (1,15%) complètent le top 5. Les trois États baltes, qui partagent tous des frontières avec la Russie ou son alliée la Biélorussie, sont parmi les plus généreux depuis le début du conflit.
En ce qui concerne le pourcentage du PIB, la France se trouve au vingt-septième rang, ayant engagé 0,07% de son PIB, immédiatement après la Grèce (0,09%). L’aide accordée par Paris a continué à diminuer depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie – la France était au vingt-quatrième rang en avril 2023, et au treizième rang à l’été 2022.
Qu’en est-il des tensions à la frontière entre la Pologne et l’Ukraine ?

Depuis un certain temps, l’Ukraine et la Pologne sont embourbées dans des relations tendues, principalement en raison du transfert de céréales ukrainiennes. En 2022, l’UE avait mis en œuvre des « voies de solidarité » pour faciliter l’exportation et la vente de marchandises agricoles ukrainiennes sans tarifs douaniers vers l’Afrique et le Moyen-Orient. Cependant, selon la Fondation Farm, une organisation spécialisée dans les questions agricoles mondiales, près de la moitié des céréales ukrainiennes transitaient ou terminaient leur voyage au sein de l’UE. Ces céréales sont vendues à des prix nettement inférieurs à ceux du blé produit dans l’UE, en particulier dans les pays d’Europe centrale.

Affirmant que ces céréales perturbent le marché local et les revenus de leurs agriculteurs, plusieurs pays dont la Pologne, la Bulgarie, la Hongrie, la Roumanie et la Slovaquie ont bloqué leurs importations en avril 2023. Bruxelles a accepté cet embargo à condition qu’il n’entrave pas le transit vers d’autres pays et qu’il ne dure que quatre mois. Néanmoins, Varsovie a décidé de maintenir la frontière fermée aux céréales ukrainiennes à la fin de l’été, malgré le fait que Bruxelles considérait que l’embargo n’avait plus lieu d’être. Les analyses de l’UE ont démontré qu’il n’y avait plus de distorsion des marchés nationaux pour les céréales.

En réponse à l’augmentation des coûts de production et à la saturation de leurs entrepôts, les fermiers polonais ont établi un blocus à la frontière entre la Pologne et l’Ukraine. Ils cherchent à empêcher l’entrée des camions ukrainiens et demandent un « embargo total » sur les produits alimentaires et agricoles ukrainiens. Le président ukrainien a interprété le blocus comme un signe d’érosion de la solidarité envers l’Ukraine. Il a appelé à des discussions avec la Pologne à cet égard. De plus, il a souligné que la seule partie qui tire profit de ces conflits est Moscou, tout en critiquant la montée en puissance des slogans pro-Poutine.